Et si Sidi Ould Tah avait raté le coche ?

4 June, 2025 - 14:44

Plébiscité à plus des ¾ des voix du continent africain et des bailleurs de fonds internationaux, notre concitoyen Sidi Ould Tah a été porté ce jeudi 29 mai à la tête de la prestigieuse Banque Africaine de Développement (BAD). Eliminant ainsi quatre challengers  de poids appartenant à quatre autres respectables pays africains.
Et si Sidi Ould Tah était éliminé  au premier tour ou au tour final ?!
Nos prophètes de malheur allaient crier haut et fort au scandale, n’hésitant pas  à accuser  notre pays, non seulement de mauvais choix du candidat (en lui inventant tous les défauts possibles et imaginaires), mais surtout l’Etat mauritanien serait traité d’Etat paria qui a eu tort de présenter un candidat pour un poste qu’il ne pourrait briguer. D’habitude, en matière de candidature, au niveau des institutions internationales, le poids diplomatique  du pays présentant un candidat, pèse plus lourd que celui du candidat lui-même.
En dépit de cette brillante victoire à l’éclat international, des voix malveillantes (et possible aussi mal voyantes) se permettent de s’exprimer à leur façon :
- Certains malins esprits se voulant mieux placés pour nous juger et juger nos événements, se démènent pour atténuer, faute de pouvoir abattre complètement, l’explosion nationale de joie ayant accompagné l’éclatante élection de notre compatriote à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD).
- Succès personnel notent d’autres, succès érigé en victoire, à l’image de quelques infrastructures, comme des ponts, fêtées comme des exploits sans précédent nulle part.
- Et  si on avait plutôt présenté un autre candidat « jouissant » d’un teint différent, insinue quelqu’un, allons-nous être épargnés par des reproches malveillants venant de milieux de « teint » différent?

 

Oiseaux de mauvaise augure

Et si notre candidat à la tête de la BAD était éliminé au premier tour ou au tour final?! Et si aucun pont n’a été construit? Et si si si…? Nos donneurs de leçons allaient alerter et dénoncer leur absence. On se souvient de l’ex-président Aziz inaugurant avec pompe la réfection du tronçon d’à peine un kilomètre de la route séparant la polyclinique et le carrefour de  Mauritanie Couleurs. J’espère bien que les fans de ce dernier ne faisaient  pas partie de ceux  qui reprochent à son remplaçant d’avoir inauguré des ponts dont l’idée premier fut lancée et fêtée par Aziz en personne ?
Par-dessus tout : Et  si notre pays ( la ghaddara llah: que Dieu nous en épargne) était noyé depuis dans le marécage sanguinaire  d’instabilité sous-régionale? Y’aurait-il une voix solitaire, en détresse quelque part, pour crier désespérément « au secours ! » sans le moindre espoir d’être secouru ? Œuvrons ensemble pour éloigner cette funeste fin de notre imaginaire!
Depuis quelques temps, la toile sociale s’enrichit de talentueuses plumes qui ne cessent de nous  enchanter par de belles tournures littéraires. On se laisse bercer par leurs analyses présentant généralement la situation de notre pays d’apocalyptique et surtout sans issue possible. Des textes souvent très denses mais se caractérisant d’une façon délibérée par l’absence de chiffres et/ou d’exemples illustratifs.
Encore une fois après l’apocalypse, prévue (ou malheureusement souhaitée) y aurait-il une voix solitaire, en détresse quelque part, pour crier désespérément « au secours ! » sans le moindre espoir d’être secouru?!
Noter bien ici que notre éclatante victoire diplomatique au niveau de la BAD est loin d’être étrangère à une percée diplomatique en ascension constante  construite par  notre pays depuis plusieurs années, illustrée sur le terrain par de nombreuses conférences internationales qui ne cessent de se succéder  ces dernières années, ces dernières  semaines à Nouakchott notamment. Malheureusement beaucoup de nos donneurs de leçons ne suivent jamais les actualités nationales, soit par ignorance de l’intérêt de les suivre, soit par excès d’autosuffisance personnelle ou par crainte de rencontrer des faits têtus susceptibles d’ébranler des certitudes déjà très ancrées quelque part dans une cervelle non bien rodée à la contradiction.
Nota Beta : personnellement je partage en grande partie avec la plupart de mes collègues de la toile, non seulement, les mêmes insatisfactions constatées sur la situation de notre pays et les risques énormes qui le menacent. Mais, pour votre information, je partage surtout avec bon nombre d’entre vous l’amer constat qui suit : je ne tire pas le moindre avantage du régime actuel ni celui d’hier, ni ceux d’avant. Je respecte ceux d’entre vous qui se différencient de moi surtout dans les derniers cas. Mon avantage sur vous, si avantage il y a, serait de veiller scrupuleusement d’abord sur l’expression de ce que je pense être la vérité servant  l’intérêt supérieur de la nation mauritanienne.
 

A S Elmoctar