
Récemment adopté, le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale suscite une vive controverse. Plusieurs élus de l’opposition dénoncent un texte aux accents autoritaires qu’ils accusent de restreindre la liberté d’expression et de vider l’institution parlementaire de sa substance démocratique. Certains estiment qu’il s’agit d’une tentative de museler les voix critiques au sein de l’Hémicycle mais assurent toutefois que ni les menaces ni les pressions ne les empêcheront de dénoncer les dérives de l’Exécutif et les pratiques de gouvernance jugées indignes. Ils rappellent que la défense des citoyens, notamment les plus vulnérables, demeure au cœur de leur mandat.
Pour d'autres, ce règlement entérine un processus de fragilisation progressif de l'Assemblée. Ils pointent du doigt le désintérêt croissant des ministres face aux interpellations parlementaires, y voyant un affaiblissement inquiétant du rôle de contrôle de l’institution. D'autres encore dénoncent un durcissement excessif des sanctions disciplinaires, pointant l'absence de référence explicite à l’article 90 de la Constitution qui garantit pourtant la liberté d’expression et l’immunité des élus dans l’exercice de leurs fonctions. Et pour d’autres, enfin, le texte constitue un véritable instrument répressif, dissimulé sous une apparente volonté de consensus national. Ils ont d’ores et déjà annoncé leur intention de saisir le Conseil constitutionnel pour en contester la légalité.