Monsieur Biram : La cohésion nationale n’est pas négociable

2 September, 2025 - 23:33

Quel que soit notre attachement au système démocratique et notre opposition au pouvoir politique, il existe une limite infranchissable : celle de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Tout débat politique, aussi vif soit-il, doit s’arrêter au seuil de ce bien commun suprême qui fonde notre vivre-ensemble.
Or, en affirmant publiquement l’existence d’« assassinats de Noirs en Mauritanie parce qu’ils sont Noirs », Biram Dah Abeid a franchi toutes les bornes. Ces propos ne sont pas une opinion politique, mais une accusation grave, gratuite et mensongère. Ils nient l’histoire vécue par notre peuple, déforment la réalité présente et sèment sciemment le doute et la haine.
La Constitution mauritanienne, dans son Préambule comme dans son article 1er, proclame que la Mauritanie est une République « indivisible, démocratique et sociale », fondée sur l’égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle consacre ainsi l’unité nationale comme principe cardinal.
De même, l’article 10 garantit la liberté d’expression, mais rappelle qu’elle s’exerce « dans le cadre de la loi ». Or, notre législation pénale est claire : la diffusion de propos de nature à inciter à la haine raciale ou à mettre en péril l’unité nationale constitue un délit grave. Autrement dit, la démocratie protège les opinions, mais elle ne tolère pas les mensonges incendiaires.
Nous devons être clairs : aucun système politique ou juridique sérieux n’admet ni ne protège de telles déclarations, car elles ne relèvent pas de la liberté d’expression mais bien de l’incitation à la discorde et, à terme, à la guerre civile.
La Mauritanie, avec sa diversité ethnique et culturelle, a toujours été confrontée à des défis de cohésion. Mais chaque fois que certains ont tenté d’instrumentaliser ces différences à des fins de pouvoir, c’est le peuple dans son ensemble qui en a payé le prix. Aujourd’hui encore, nous n’accepterons pas qu’une ambition personnelle, aussi bruyante soit-elle, sacrifie la paix sociale et le vivre-ensemble de millions de Mauritaniens.
La critique du pouvoir, le débat politique, la revendication sociale : tout cela est légitime et même nécessaire dans une démocratie. Mais la fabrication de mensonges grossiers sur des crimes imaginaires, dans le seul but de dresser une communauté contre une autre, n’est pas du militantisme : c’est un crime moral, juridique et politique contre la nation.
Nous réaffirmons solennellement que la cohésion nationale est au-dessus de toutes les ambitions partisanes. Elle est notre ligne rouge. Et face à ceux qui cherchent à la mettre en péril, nous mobiliserons toutes nos énergies, toutes nos voix et toutes nos forces pour défendre ce bien commun essentiel.
L’histoire jugera chacun, mais la société, elle, ne doit pas rester silencieuse : le mensonge diviseur ne passera pas.

Souleimane Bouna Moctar.
Conseiller spécial du Président du Parti INSAF