
L'importance stratégique du Sahel fait de celui-ci une zone de turbulences, constamment agitée par les services secrets de l'Occident qui souffle, par l'entremise de la France, le chaud et le froid pour déstabiliser la région, surtout après l’exclusion de l’ex-puissance coloniale des débats de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali subit de plein fouet un complot cynique depuis le dernier coup d'État. Les armes fournies à l'Ukraine et les mercenaires opèrent malheureusement dans ce pays-frère dont la stabilité est indispensable pour toute la région et, surtout, pour notre pays qui ne doit en aucun cas accepter de jouer l'apprenti-sorcier déstabilisateur de ce pays avec lequel on partage tout. Il semble qu'un pays du Golfe rodé dans l'équipement et le ravitaillement des mercenaires soit impliqué dans ce sale jeu.
La sécurité régionale doit être concertée et préservée par les pays de Sahel eux-mêmes, sans ingérence étrangère. Or, depuis l'annonce des pays de l’AES de l'éminence de la fondation, en cet objectif, d'une banque d'investissements, on constate que l'étau se resserre sur le Mali et sur tous les pays en question. Toute indépendance économique est une rébellion qu'il faut mater afin d'éviter la moindre contagion d’autonomie. Chacun doit se soumettre au statut quo et confier la sécurité de la zone à l'Occident, c'est ce qui sied aux maîtres blancs.
Mais, l'agression américano-sioniste contre le Qatar a montré, à tous ceux qui confient leur sécurité à l'Occident, combien la loyauté de celui-ci fait défaut en tout ce qui concerne le Sud. Et le message qu'il faut en tirer est que toutes les armes américaines stockées dans les nombreuses bases militaires ou celles acquises par les pays du Golfe doivent restées inactives pour ne pas déranger la Sionie.
Le Qatar, pays qui a donné le plus pour la sécurité de la région, s’est retrouvé outrageusement agressé, sans le moindre remords ni même simple visite de courtoisie du ministère des Affaires étrangères américain qui n’a pas manqué, par contre, de se présenter, après cette attaque, à Tel-Aviv pour marteler, comme d'habitude, que l'Amérique garantit la sécurité de la Sionie. Personne ne doute de cette assistance, pour la simple raison que tous les dirigeants américains sont des employés du lobby sioniste. Fort de cet appui, Netanyahou menace, en dépit des sommets de Doha, en confirmant que la longue main de la Sionie compte frapper partout où se trouvent des dirigeants du Hamas et que ceux-ci doivent quitter tout le Moyen-Orient. Un discours bien évidemment aussi soutenu par son employé Donald Trump… tandis qu'aucun dirigeant arabe n'ose dire que ce serait plutôt à Netanyahou, Smotrich, Ben Kthir et à tous les extrémistes sanguinaires de Likoud de quitter la région.
Le cinquième sommet « sans sommet » s’est tenu, sans aucune circonstance atténuante, après deux ans de génocide et d'extermination de la population de Gaza frappée durement au moment même de ce sommet, l'occupation d'une partie du Liban et de la Syrie, les attaques répétées contre le Yémen et l'agression contre le Qatar… Avec toujours la même rengaine de condamnation et de solidarité proférée par ces dirigeants rassasiés, tandis que giclent les larmes du porte-parole de l'UNICEF, James Ender, devant l'horreur vécue par les enfants palestiniens assassinés par la famine sciemment organisée.
Aucune mesure diplomatique, militaire ou stratégique ! Tous enfouissent leur tête dans le sable, confiant leur sécurité aux bourreaux. Zéro, zéro pointé ! Voilà la note à donner à ce cinquième sommet de la honte maximale ! Si ces pays arabes avaient injecté aux Houthis yéménites 10% des financements dévolus à leur propre sécurité, ceux-ci seraient en mesure de dissuader la Sionie, tout comme ils l'avaient fait à plusieurs pays de la région, en l'occurrence l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Bahreïn, ainsi que leurs alliés américains et sionistes qui cherchaient à les réduire au silence dans l'intérêt de ces derniers en Palestine. Mais, si les pays du Sud renforcent leur coopération pour garantir leur sécurité et gérer rationnellement leurs ressources naturelles, la plupart des pays de l'Occident seront bientôt inscrits dans le groupe des pays pauvres très endettés… et leur règne prendra fin, incha Allah !
Mohamed Ahmed Cheikh
Ingénieur