
Pose de la première pierre de Galle Pulaar, siège de l’ARPRIM
La première pierre de Galle Pulaar, futur siège de l’Association pour la Renaissance du Pulaar en Mauritanie (ARPRIM), a été posée le mardi 23 Septembre à Nouakchott. Le président de l’association, Bocar Amadou Ba, a souligné que ce siège ne sera pas qu’un bâtiment administratif mais un véritable centre culturel et de promotion des langues nationales, incarnant à la fois mémoire et ambition pour l’avenir. Fondée en 1974 et reconnue en 1976, l’ARPRIM s’est engagée depuis cinquante ans dans l’éducation, l’alphabétisation et la valorisation des langues nationales. Le terrain destiné au siège a été attribué par décret ministériel en 2010, un geste salué comme une reconnaissance institutionnelle.
L’association a ouvert des milliers de centres d’alphabétisation, formé des enseignants et contribué aux réformes éducatives. Depuis 2020, des progrès importants ont été réalisés, notamment avec la prise en compte des langues nationales en diverses institutions et la fondation d’un institut pour leur développement et leur enseignement. Le ministre de la Culture, El Housseïn ould Medou, présent à la cérémonie, a rappelé que le siège de l’ARPRIM symbolise l’unité nationale et la valorisation de l’identité culturelle. Il a également évoqué la reprise des recherches anthropologiques sur Azougui, Koumbi Saleh et Aoudaghost, visant leur inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que la mise en valeur d’autres sites historiques du pays.
Enseignement supérieur : vers une accélération de la transformation numérique
Le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration a annoncé, via un communiqué sur Facebook, la mise en place d’un « reçu de paiement sous format numérique ». Cette initiative s’inscrit dans la Stratégie nationale de l’Enseignement supérieur à l’horizon 2030, adoptée en 2022. Avec un budget de 86 millions d’ouguiyas (environ 2,14 millions de dollars), elle vise à adapter le système universitaire à l’ère numérique au bénéfice des étudiants, enseignants et administrations. Parmi les mesures prévues, citons le développement de l’offre de formation et des compétences numériques, la promotion de pratiques pédagogiques innovantes, le renforcement de la connectivité haut débit, de la sécurité et des équipements dans les établissements, la promotion de l’enseignement à distance et le déploiement d’applications de gestion pédagogique, administrative et financière.
Cependant, l’intégration du numérique dans l’enseignement supérieur reste encore limitée : la numérisation des inscriptions ne concerne actuellement que l’Université de Nouakchott, alors que le pays compte onze établissements publics. Cette dématérialisation pose aussi la question de l’accès pour les étudiants : compétences numériques, connexion Internet, équipements compatibles, couverture réseau… Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le taux de pénétration d’Internet en Mauritanie était de 37,4 % en 2023.
Démantèlement d’un réseau de passeurs
La police mauritanienne a annoncé le démantèlement d’un réseau de passeurs organisant le transport de migrants vers les Canaries à bord d’embarcations de fortune. Trois personnes, dont deux mauritaniens, ont été interpellées, ainsi que quinze migrants de différentes nationalités africaines, hébergés dans la capitale Nouakchott avant leur tentative de départ. Les trafiquants ont reconnu avoir perçu dix-huit millions d’ouguiyas pour cette activité illégale. La police a saisi des gilets de sauvetage et de la nourriture destinés aux migrants.
Depuis 2024, la Mauritanie est devenue le principal pays de départ vers les Canaries. Entre Janvier et Avril 2025, plus de trente mille migrants ont été interceptés et quatre-vingt-huit réseaux de passeurs démantelés. Les exilés sont conduits dans des centres de rétention avant d’être expulsés vers le Mali, le Sénégal ou via des vols pour les migrants asiatiques. Ces méthodes sont dénoncées par les ONG et instances internationales. En août, Human Rights Watch a accusé les autorités mauritaniennes de « graves violations des droits humains ». Début Septembre, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des migrants a exhorté Nouakchott à respecter les normes internationales, soulignant la vulnérabilité particulière des femmes et des enfants migrants.
Depuis Mars 2024, un partenariat avec l’Union européenne prévoit le renforcement de la coopération entre agences, le démantèlement des réseaux de passeurs et la construction de centres de rétention, financés par 210 millions d’euros.