Peut-on se faire une idée de l'après-Ghazwani en 2009 ? (suite et fin)

1 October, 2025 - 13:23

L'intervention récente de monsieur Nani Ould Chrougha depuis la présidence de la République est tombée comme un couperet et semble sonner le tocsin pour ne pas dire le glas du débat sur la succession de Mohamed Ould Cheikh Ghazwani. Ce débat sans doute inopportun, et selon le haut fonctionnaire de la présidence, "cherche à brouiller le discours politique, à entretenir la confusion, et à détourner l'attention de l'essentiel....", au moment où le président vient juste d'entamer son second mandat.. En effet depuis quelques temps, plusieurs publications ont fait de ce thème la sève de leurs rédactions. Personnellement, j'ai pris le train en marche, avec l'intention de minimiser le choix du dauphin constitutionnel. Cependant que l'année 2029 est encore loin. Pour le moment, nous avons un président élu qui fait le job, imprimant, au fur et à mesure son style et son rythme. En Mauritanie, nous avons cette  fâcheuse manière de vouloir précipiter les événements sociétaux. Après la succession du président de la République, voilà qu'on évoque également sur les réseaux sociaux le départ à la retraite du général de division Bourour, Directeur  général de la Police Nationale, en publiant les noms de certains des généraux impatients de lui succéder. Ces réseaux  sont le plus souvent attisés par ces  mêmes prétendants à ce prestigieux  poste, qu'est la Direction de la Sûreté. Et si le président de la République, chef suprême des Forces Armées et de Sécurité donnait  "son indépendance" aussi à la Police Nationale, à l'instar de la Douane? En effet l'infantilisation de ce maillon très fort dans un Etat de droit serait une entorse aux aspirations de cette kyrielle de commissaires divisionnaires (assimilés au grade de colonel) ou de contrôleurs (généraux de Police), prêts à commander, sans doute  aptes à le faire aussi. Si un commissaire divisionnaire, ou son supérieur le contrôleur, ne sont pas capables de diriger la Police Nationale, à quoi bon leur octroyer les grades. En Mauritanie, nous avons d'excellents officiers de police, mettons-les au-devant de la scène, responsabilisons-les, plutôt qu’échafauder un paternalisme qui n'a que trop duré...On entend constamment  que tous les policiers sont corrompus, alors que ce corps est dirigé plus de 40 ans par des militaires, alors d'où vient la faille, du subordonné ou du chef? En effet depuis 1978, on a eu l'habitude de mettre un officier de l'Armée à la tête de la Police. 

    C'est tout comme l'histoire du dauphin constitutionnel... Est-ce une fatalité? Seul le président de la République qui voit ce que nous, nous ne pouvons déceler, est en mesure de prendre à ce niveau une décision adéquate. Puisque la sûreté et la sécurité du pays le concernent, lui d'abord en premier. Il placera dans ce cas de figure, le général d'aviation ou d'infanterie ou le contrôleur de Police (général de police)  qui semble le mieux indiqué. Le débat est clos.

 

B/ Le dauphin constitutionnel est-il nécessaire?

Pour un président sortant, choisir un dauphin est le plus souvent contre-productif. Le vœu secret est que le dauphin puisse abonder dans le sens de tout ce que son prédécesseur a entrepris ou aurait voulu parachever. En désignant un dauphin, le président sortant imaginera que son successeur lui est redevable du poste. Soit, mais de là à lui céder le fauteuil présidentiel, comme Ould Abdel Aziz le voulait de la part de Ould Ghazwani, il n'y a qu'un pas que chaque personne raisonnable hésitera à franchir. 

  L'élection présidentielle de 2029 est encore loin. Pour s'y préparer même "en se rasant chaque matin" à cet instant de l'année 2025, beaucoup d'eau aura coulé sous le pont. Laissons le président Ghazwani finir son mandat, car une sérénité est nécessaire pour l'exécution de tout programme. D'ailleurs tout candidat qui se dévoile dès maintenant risque d'émousser et l'attention et l'ardeur de son électorat. Les résultats en politique demandent une longue haleine et rien ne peut se faire dans la précipitation. En attendant, laissons le président finir le job, durant ces 4 années qui nous séparent de 2029. Qui est pressé de voir l'année 2029 arriver tout de suite ? " 

Ô temps suspend ton vol ! 

Et vous, heures propices ! 

Suspendez votre cours: 

Laissez-nous savourer les rapides délices, 

Des plus beaux de nos jours !"

 

Ely Sid’Ahmed Krombelé, France