
C’est la question de la semaine : Après plus d’un an à la tête de la Primature, Ould Diay a-t-il réussi ou échoué ? A-t-il pu insuffler un sang nouveau à une institution qui en avait tant besoin ? Est-il parvenu à coordonner avec succès l’action d’un gouvernement dont il n’avait pas prise sur certains membres ? Ou n’a-t-il été, au contraire, que le premier des ministres, se contentant, comme tous ceux qui l’ont précédé, d’être un bon exécutant ? Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’au début de son « mandat », Ould Diay a fait preuve de beaucoup de vivacité, multipliant réunion sur réunion et descentes sur le terrain pour constater, de visu, l’évolution de divers projets. Il a également proposé une restructuration de son cabinet super pléthorique pour en obtenir une équipe homogène, tirant dans la même direction. Mais, au bout de quelques mois, tout a semblé s’étioler. Au lieu d’être compressé, ledit cabinet s’est retrouvé étoffé par des parachutages venus de partout et la fougue a cédé la place au train-train quotidien.
Pourtant, le PM ne désespère toujours pas. Ceux qui le connaissent de près affirment qu’il se révèle souvent fin manœuvrier et qu’il finira bien par faire pencher la balance dans le sens qu’il désire… pourvu qu’on lui en laisse le temps. Avec lui en tout cas, la Primature est devenue un centre d’intérêt. Personnage clivant, considéré, à tort ou à raison, comme l’un des hommes forts de la décennie azizienne, Ould Diay ne laisse personne indifférent. Sa résurrection, qui lui a permis de rebondir alors que tout le monde l’avait enterré, est le signe, pour certains, de sa capacité de manœuvre hors du commun ou, selon d’autres, de son étrange propension à se rendre indispensable. Quoi qu’on en dise, l’homme a, dans son sac, en tout cas plus d’un tour. On attend donc le prochain avec impatience ...
Ahmed ould Cheikh