
Le 6/10, le 6/6, le 10/7 ou le 12/12. Nous avons eu tout ça. Comme nous avions eu le 28/11 ou le 2/5. Je connais Le Perse et ses célèbres des chiffres et des lettres. Mais des chiffres et des chiffres ? Ça, il faut les inventer. Le 6 /10, c'est la date officielle de la rentrée scolaire pour cette année. Et, je vous jure que je viens de m'asseoir comme ça d'une tournée qui m'a fait passer à 7h 15 minutes exactement par hasard dans l'un des trois Nouakchott devant les portes encore hermétiquement fermées d'une Direction Régionale de l'Education Nationale et de deux grands établissements secondaires. Il n'y avait vraiment personne. C'était comme un jour ordinaire de vacances. Les parents vous diront que les enseignants ne viendront pas. Les enseignants vous diront que les élèves ne viendront pas. Les élèves se diront qu'il faudrait attendre au moins trois semaines pour que la cloche commence à sonner. Entre-temps, il y aura quand bien même une mise en scène préparée la veille. Dans un ou deux établissements : quelques instituteurs et professeurs " glanés" ici et là, des officiels dont la ministre et les autorités administratives pour dire ensemble que les ouvertures ont bien eu lieu dans d'excellentes conditions dans tous les établissements nationaux. Ya aussi un ou deux parents d'élèves bien choisis et même quelques passants pour témoigner que oui Monsieur le président, Monsieur le premier ministre, Mauritaniens, mauritaniennes, peuple de héros, les clairvoyantes et sages directives de leurs Excellences ont permis pour la première fois de l'histoire du pays que les établissements scolaires ouvrent leurs portes le premier jour de l'ouverture. Une énième réalisation du deuxième mandat qui vient à peine de commencer. Alors, vivement un troisième mandat. Et comme un " bonheur " ( oui, oui) ne vient jamais seul, le ministère vient de recevoir un financement de 70 millions de dollars. Alors vive les séminaires et les retraites de Tiguent. Vive la craie de bonne qualité. Vive le banc scolaire. Vive le cartable. Vive le manuel. Un argent providentiel qui tombe en début d'année scolaire doit finir en fin d'année. C'est pédagogiquement comme ça. Les anciens élèves comme du milieu des années 70 ( 1972/1973) doivent se rappeler que des le premier jour de l'ouverture les maitres et le directeur étaient bien là prêts à commencer leurs profitables enseignements. Sans cérémonial ni mise en scène. Deux semaines auparavant tout était déjà préparé. L'école durait neuf mois. D'octobre à juin. La craie écrivait bien au tableau noir bien peint par l'ardoisine. Les tables étaient belles. Les instituteurs constituaient des modèles. La cour de récréation. La cloche. La cravache. Le symbole. Le " mbouro " sauce et le " balbastic " avaient encore pignon sur rue. Des manuels comme Bled pour apprendre l'orthograhe, Bescherelles pour maîtriser la conjugaison ou Auriol et le Quotidien pour le calcul.... Moi Monsieur ou moi Madame ! Salut.
Sneiba El Kory