
Annonçant au Sénat la rapidité de la victoire qu'il venait de remporter sur Pharnace, roi du Pont (47 avant J. -C.), l’empereur romain Jules César s’écria : « Veni, vidi, vici » (je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu). De retour d’une visite menée tambour battant au Hodh Charghi, le président Ghazouani aurait-il pu s’exprimer de la sorte ? Certes, il est venu, il a vu mais a-t-il pour autant vaincu ? Le tribalisme, le communautarisme, la gabegie, ces tares qui rongent l’État et qu’il a fustigées tout au long de son parcours. Reconnaissons-lui le courage d’avoir au moins mis le doigt sur la plaie. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres puisqu’il ne suffit pas de dresser un diagnostic. Il faut parfois un remède de cheval et notre pays en a plus que jamais besoin, en ce moment-charnière de sa courte histoire.
Mais avant toute chose, il faut d’abord se poser plusieurs questions : qui est responsable de cet état de fait ? Qui a fait revivre la tribu qui avait pratiquement disparu, avant l’arrivée des militaires au pouvoir ? Qui a permis à la gabegie de prospérer ? Qui a instauré les dosages tribaux dans le partage de la haute fonction publique ? Certes, il ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie mais jeter un coup d’œil sur un passé douloureux permet d’éviter de tomber dans les mêmes pièges. En tout cas, le Président a un boulevard devant lui. En vertu de la Constitution, il ne sollicitera plus les suffrages des électeurs et peut, du coup, entrer dans l’Histoire, en tentant d’éradiquer des maux qui ont fait tant de mal à notre pays. Le combat risque d’être inégal face aux tenants du statu quo mais ne dit-on pas que « là où il y a une volonté, il y a un chemin » ?
Ahmed ould Cheikh




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