Le Calame : L’enclave palestinienne de Gaza est soumise à un blocus de la part de [la Sionie] dont les bombardements n’épargnent même plus les nourrissons. Que pensez-vous du soutien que le peuple mauritanien apporte à la cause palestinienne ?
Moutha El Hadj : Le peuple palestinien de Gaza vit un drame depuis des décennies et ce qui s’y passe depuis le 7 Octobre est dramatique et inacceptable. L’armée sioniste n’épargne plus personne, même les nourrissons dans les hôpitaux. Ce peuple victime de la barbarie de Tsahal trouve auprès du peuple mauritanien un soutien indéniable et sans faille. Celui-ci s’est traduit, comme vous avez eu à le constater depuis plus d’un mois, dans les nombreuses manifestations et sit-in des Mauritaniens devant des ambassades étrangères et institutions internationales basées à Nouakchott. Le président de la République, Son Excellence Mohamed Cheikh El Ghazwani, a été l’un des premiers dirigeants à exprimer son indignation et à condamner les actes barbares contre le peuple palestinien, réitérant le soutien du peuple mauritanien. Lors des sommets de la Ligue arabe et de l’OCI à Riyad, il s’est beaucoup activé pour harmoniser les positions des membres sur cette question. Enfin Son Excellence a appelé à la cessation rapide des massacres perpétrés contre nos frères et sœurs palestiniens. Dans le même ordre d’idées, le président de notre parti INSAF, Mohamed Maelaïnine Eyih, a initié avec les partis politiques du pays des meetings et sit-in de protestation contre les massacres des Palestiniens. Ce soutien se poursuivra et se renforcera chaque jour, le gouvernement du Premier ministre Mohamed Bilal Messaoud y veille attentivement.
Je profite également de vos colonnes pour dénoncer avec force le silence, pour ne pas dire la complicité, de la Communauté internationale face à ce qui sévit à Gaza, en particulier, et plus généralement en Palestine. Comment ces institutions peuvent-elles fermer les yeux devant les massacres des hommes, des femmes et des enfants dans l’enclave de Gaza ? Comme je l’ai dit tantôt, le peuple mauritanien demeurera toujours solidaire et aux côtés du peuple palestinien martyr, jusqu’à ce que celui-ci recouvre ses droits intangibles sur son territoire occupé. Nous en appelons le monde arabe et musulman et aux peuples épris de paix et de justice à dénoncer cette affreuse situation et obliger [la Sionie] à mettre fin à ses ignobles massacres contre les populations palestiniennes.
- Nous sommes à quelques mois de la prochaine présidentielle. Comment les femmes de l’INSAF envisagent-elles cette échéance ?
- Avec la plus grande sérénité, comme vous pouvez l’imaginez. Notre parti est majoritaire à l’Assemblée nationale, ce qui traduit son adhésion sans faille à la personne et à la politique du président de la République, son excellence Mohamed Cheikh El Ghazwani. À l’instar du parti, les femmes de l’INSAF se préparent pour cette échéance, rassurées qu’elles sont que le boulevard est largement ouvert depuis les dernières élections locales. Les femmes du parti ont toujours joué un rôle déterminant, aussi bien dans les activités du parti qu’au cours des échéances électorales, elles ont constitué un fer de lance dans la sensibilisation et la mobilisation des citoyens. Elles entendent le réitérer lors de l’élection cruciale qu’est la présidentielle. Elles ont commencé le travail, conformément aux instructions du parti et du[p1] président de la République. Notre objectif est de battre la mobilisation et faire élire notre candidat dès le premier tour. Nous sommes convaincues que les électeurs mauritaniens ne se tromperont pas de bulletin : ils choisiront la continuité dans la stabilité.
- Lors de la récente réunion du bureau exécutif d’INSAF, les membres de celui-ci ont sollicité la candidature du président Ghazwani. Au-delà de la référence à la Constitution qui le lui permet, pouvez-vous nous dire les raisons de cette invite?
- Il est évident que la Constitution mauritanienne autorise deux mandats au président de la République, nous en sommes conscients. Et si les instances du parti l’ont invité à candidater pour un second mandat, c’est qu’elles se fondent non seulement sur le pacte que les Mauritaniens ont établi avec Son Excellence le président de la République le 22Juin 2019 mais aussi sur ses nombreuses réalisations centrées pour l’essentiel sur le citoyen ; sur le social donc. Le bilan de ses quatre années est largement positif. Les pages d’un journal ne suffiront pas à lister les nombreux acquis de son premier quinquennat [rires]. Plus sérieusement, je renvoie au bilan des quatre années de Taahoudaty publié par la Primature. Vous y constaterez l’ampleur du travail abattu pendant cette période. Principal soutien du Président, l’INSAF s’en félicite et souhaite que les grands chantiers ainsi engagés par Son Excellence le président de la République soient parachevés et d’autres enclenchés, dans l’atmosphère de sérénité et d’apaisement politique que la Mauritanie connaît depuis quatre ans. Enfin, je ne saurai terminer sans mentionner la confiance des partenaires techniques internationaux qui ne cessent de renouveler leur confiance à notre pays, connu pour sa paix et sa stabilité dans un Sahel troublé.
- Nous sommes à quelques jours du 25 Novembre, Journée internationale de lutte contre les violences basées sur le genre. Où en est, selon vous, ce combat pour l’épanouissement des femmes mauritaniennes ? Que pensez-vous de la controverse autour du projet de loi sur le genre qui devait être déposé au Parlement, le 18 Octobre dernier ? Ne pensez-vous pas que son adoption pourrait davantage aider les femmes mauritaniennes ?
- Les avancées en matière de respect et d’acquis des femmes sous le règne du président de la République Mohamed Cheikh El Ghazwani ne souffrent d’aucun doute. Ceci étant dit, le projet de loi sur le genre entre dans le cadre des efforts du gouvernement à aller de l’avant. Les femmes occupent, comme vous le savez, une place prépondérante dans les engagements du président de la République. Leur place au sein des sphères de décision ne cesse de s’élargir. Le projet de texte en question ne peut pas plus échapper aux critiques de certains qu’à des appréciations positives d’autres. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement du Premier ministre Mohamed ould Bilal travaille à l’élaboration d’un texte consensuel. Je n’en veux pour preuve que la journée de concertation entre les différents acteurs – magistrats, avocats, membres de la Société civile, presse… – organisée il y a quelque temps par le gouvernement. Le souci des pouvoirs publics était de recueillir les avis des uns et des autres en vue d’améliorer le draft. Cela dit, je pense que tous les acteurs politiques et de la Société civile doivent se suffire de la parole du président de la République qui a réaffirmé, lors d’une interview avec la presse nationale, qu’aucun texte contraire à notre sainte religion, l’islam, source de notre Constitution, ne sera déposé par le gouvernement à l’Assemblée nationale. Les actes qu’il n’a cessé de poser en faveur des femmes, depuis son arrivée au pouvoir, font le reste. Les femmes en sont conscientes et le lui rendent bien : elles continueront à l’accompagner dans ses efforts visant à mettre la Mauritanie sur l’orbite de l’émergence.
- Trois partis politiques dont le vôtre ont signé, il y a quelques mois déjà, un accord dénommé «Pacte Républicain ». L’objectif est de refonder notre république sur des bases saines et consensuelles mais, selon diverses sources, ce pacte peine à rallier les autres partis politiques de l’opposition. Qu’en pensez-vous ?
- La signature d’un tel pacte est un acte politique majeur : il traduit le souci des parties prenantes de privilégier le dialogue pour régler, de manière concertée et consensuelle, les problèmes du pays. Je suis convaincu que tous les autres acteurs politiques de l’opposition en sont conscients et mesurent l’importance de cette démarche initiée, comme vous le savez bien, par Son Excellence le président de la République, Mohamed Cheikh Ghazwani, au lendemain de son installation à la tête du pays. Tous les partis entendent les bienfaits que peut tirer le pays d’un tel pacte ; les concertations entre tous ont déjà conduit, nous l’avons tous noté, à des élections apaisées en Mai dernier. Je suis convaincue que les démarches en cours et la perspective de la prochaine présidentielle inciteront les uns et les autres à entendre raison, en privilégiant l’intérêt de la Mauritanie.
Propos recueillis par Dalay Lam