Simon Jarru, chargé de communication et de programmation à l’Institut Français de Mauritanie: « Nous encourageons tous les artistes à oser, à prendre des initiatives »

19 September, 2024 - 19:36

Le Calame: La salle de spectacle de l’institut français de Nouakchott va abriter le vendredi 20 septembre, un spectacle de danse qualifié d’inédit. Quel est l’objectif de ce spectacle de danse? Qui sont les artistes qui  vont s’y produire? Que représente cet événement pour l’IFM?

Simon Jarru: Ce spectacle de danse a pour objectif de donner l’opportunité aux jeunes talents mauritaniens de The Star Crew de se produire dans des conditions professionnelles, encadrés par le danseur professionnel Pape Klé Fall.
Nous espérons que cette expérience leur fournira des outils pour devenir plus créatifs et professionnels, et les encouragera à créer de nouveaux projets.
Ces jeunes sont très talentueux et ont remporté le NKC Danse Battle, une compétition de danse organisée en juillet. Il y aura également deux jeunes danseurs solos qui présenteront une prestation.
Pour l’IFM, c’est une façon de soutenir les jeunes talents dans leurs projets artistiques et d’affirmer notre ouverture envers la jeunesse mauritanienne : tout le monde est bienvenu et a sa place à l’IFM !
De plus, c’est le premier spectacle de cette nouvelle saison, ce qui en fait forcément un événement spécial.

 

-On sait que la Mauritanie dispose d’un potentiel de jeunes qui veulent s’épanouir dans la danse mais ne disposent de moyens. Quels les moyens que l’Institut français a fournis au collectif Star Crew (NKC Danse Battle et le danseur pape kle Fall) leur permettant de se produire au CCF?

-Concernant The Star Crew, nous avons d'abord organisé un concours de danse en juillet, qui a rassemblé de nombreux danseurs issus des différents quartiers de Nouakchott. Cela a déjà offert l’opportunité à de nombreux danseurs de se produire à l’IFM.
Les gagnants du concours, The Star Crew, ont passé plus d’une semaine à travailler avec Pape Klé Fall, accompagnés des techniciens de l’IFM et d’autres artistes tels que la danseuse espagnole Lucía Baffalieu.
Il est essentiel d’échanger avec des artistes confirmés comme Pape pour apprendre à leurs côtés.
Plus largement, nous invitons tout le public, et plus particulièrement les artistes, à assister à nos événements : il est important pour un artiste de s’inspirer d’autres artistes. Nous sommes convaincus que les artistes et les disciplines se soutiennent mutuellement : un danseur peut être inspiré par un chanteur, un peintre peut être inspiré par un film… L’ouverture culturelle est sans aucun doute un moteur pour la création artistique !
L’IFM propose également un accès à sa médiathèque, à des ordinateurs, ainsi qu’à des formations et des ateliers.

 

-Le métier d’artiste de manière générale et de la danse en particulier a-t- il de l’avenir en Mauritanie ?

Évidemment ! Il y a effectivement de nombreux défis pour les artistes : il est compliqué de se professionnaliser, d’en tirer un revenu, et il y a un manque de structures de formation ainsi que de lieux pour se produire. Cependant, des opportunités existent, et les artistes, très motivés, doivent continuer à initier des projets et à créer eux-mêmes leurs opportunités.
C’est le rôle des structures comme l’Institut français d’accompagner ces artistes, comme nous le faisons depuis longtemps.
Il est également encourageant de voir que d’autres organisations se créent pour soutenir la scène artistique, même si celle-ci reste fragile.
Nous encourageons tous les artistes à oser, à prendre des initiatives, à créer et à persévérer malgré les obstacles qu’ils peuvent rencontrer.
Je rappelle que l’institut français est présent sur Snapchat, Tik Tok, Instagram, WhatsApp, Facebook et sur son site internet.
Vous êtes bienvenus à l’IFM !

 

                                                                                                     Propos recueillis par Dalay Lam