Sauvons notre nation ! par Imam Cheikh Ely

16 June, 2022 - 01:29

Si le procès de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz  devait se tenir, il ne sera pas le procès d’Aziz et consorts mais le procès de la société Mauritanienne dans tout ce qu'elle aura révélé de profondément affligeant et répréhensible. Une société gangrenée par la cupidité et l'hypocrisie. Ceux qui aujourd’hui rivalisent dans la vindicte contre Aziz et ses proches et contre leur enrichissement illicite répréhensible étaient ceux-là  mêmes qui l'adulaient et  faisaient la pitoyable courbette devant lui. Ce sont ceux-là  mêmes qui ont remué ciel et terre pour nous  faire avaler la pilule du troisième mandat. Ce sont ceux-là  mêmes que l'on voyait faire la queue devant le domicile du fils aîné de l'ancien président Rahimehou Allah ou de Tekeiber  ou de Bedr pour quémander les faveurs de leur père. Ce sont  ceux-là mêmes qui aujourd'hui vivent en sibarytes dans des villas à piscines et des richesses placées un peu partout et ils devraient eux aussi nous dire d'où proviennent toutes ces richesses. Aujourd’hui c'est Aziz et son entourage et demain ce sera sans doute leur tour. Certes Aziz et son entourage ont fauté pour avoir profité le plus possible de leur position mais surtout pour avoir donné le mauvais exemple. Sa cour l'a regardé et s'est inspiré de lui. Un président, un leader qui qu'il soit, c'est d'abord un homme ou une femme de sacrifice et d'abstinence de principe et de haute moralité. Rappelons-nous des enseignements du prophète Mohamed Psl, de Abu Bakr Essedik  qui s'était vu refuser  par les compagnons de s'adonner à  son commerce habituel parcequ’il est devenu le khalife et donc un juge et un arbitre et lui avaient accordé un traitement mensuel du bayt el maal. Que dire  d’Oumar Ibn El Khatab de Oumar Ibn Abdel Aziz? Rappelons-nous du président Jose Mujica de  l'Uruguay qui avait refusé la luxueuse résidence habituellement réservée aux présidents uruguayens et a choisi de rester dans la ferme de sa femme, au bout d’un chemin de terre près de la capitale Montevideo. Il tire son surnom du plus pauvre président du fait qu’il reverse 90% de son salaire mensuel de 9.300 euros à des œuvres caritatives en faveur des pauvres ou des petits entrepreneurs.
Il nous appartient tous de nous regarder dans le miroir de l'histoire pour décider de ce que nous voulons réellement être et amorcer le changement du tout au tout en restaurant les repères qui garantissent la survie de notre pays. Au rythme de notre propension boulimique généralisée vers les biens mal et facilement acquis, nous nous dirigeons vers la destruction de notre pays. Toutes ces richesses que nous possédons, fer, poisson, or, bétails, demain le gaz, le pétrole.... etc....n’arrivent pas à nous rendre notre dignité parce que tout simplement cette dignité nous a été arrachée par nos déviances et parmi ces déviances le vol des biens d'un peuple meurtri n'est pas la moindre. Alors nous avons le choix de continuer à faire semblant de gérer notre pays par le mensonge, la complaisance et la fatuité ou de nous ressaisir et d'abord en bons croyants d'appliquer les  enseignements de notre prophète (Psl) et ensuite d'accomplir le sursaut du sauvetage salutaire de notre nation qui se meurt.
 

Imam Cheikh Ely