23 Juin 1959 & 24 Juin 2009: Moktar Ould Daddah est investi Premier ministre & Le Conseil constitutionnel rejette le décret du président intérimaire organisant l’élection présidentielle

25 June, 2014 - 19:30

Le 23 Juin 1959, Moktar Ould Daddah est investi Premier ministre, c’est-à-dire chef du gouvernement de la République Islamique de Mauritanie, proclamée le 28 Novembre 1958 et qui a opté pour le statut d’Etat-membre de la Communauté française telle qu’établie, sur proposition du général de Gaulle, par un referendum dans l’ensemble de la métropole et de l’outre-mer, le 28 Septembre. Proposée par 25 députés à la suite d’une délibération du parti gouvernemental (le Parti du Regroupement mauritanien : P.R.M.), le 17,  la candidature de Moktar Ould Daddah, chef du gouvernement sortant depuis sa formation le 21 Mai 1957 (Le Calame du 23 Mai 2007), est acceptée au vote secret, par 36 voix sur 37 présents (l'intéressé ne votant pas).

 

Le nouveau gouvernement est formé le lendemain, prête serment devant le bureau de l'Assemblée nationale et se réunit le surlendemain [1] . Il offre une particularité décisive, montrant la place qu’occupe son chef et formateur. Moktar Ould Daddah, qui, en Mai 1957, avait déjà préféré mettre hors jeu des factions et intrigues possibles, les affaires relevant d’un ministre de l’Intérieur se les attribue provisoirement sans les constituer en portefeuille. C’est l’objet, le 30 Juin, d’une simple circulaire du Premier ministre aux commandants de cercle : « plus de ministère de l'Intérieur et les services de ce département dépendant désormais directement de mon autorité ». Ces commandants sont encore tous des administrateurs de la France d’Outre-Mer, mais leurs adjoints ont commencé d’être des Mauritaniens depuis deux ans déjà [2].

 

Les choses se passent à Nouakchott et non plus en territoire étranger (Saint-Louis du Sénégal). La capitale est l’objet de réunions et d’inaugurations quasi-hebdomadaires [3], l’aérodrome accessible aux DC 4 seulement a été inauguré le 13 Juin par le Haut-commissaire et le Président du Conseil de gouvernement, la liaison terrestre Tidjikja-Atar le 18 Juin et Radio-Mauritanie s’est installée le 29 à Nouakchott, son émetteur : 1 kw dans une simple voiture…). Une nouvelle Assemblée a été élue [4] (Le Calame du 11 Mai 2010), pour la première fois Assemblée nationale, selon la première Constitution mauritanienne (adoptée le 22 Mars, cf. Le Calame du 24 Mars 2009), le Conseil de gouvernement mis en place par la Loi-cadre d’origine métropolitaine, est devenu Conseil des ministres le 27 Mai … pour démissionner (ce qui est effectif le 20 Juin) dès la mise en place du Parlement [5], seul habilité désormais à investir le chef de l’exécutif.

 

Moktar Ould Daddah, avait tiré les conclusions de cette mue constitutionnelle dès le vote de la loi fondamentale : « désormais nous entrons dans une phase nouvelle, une phase qui n’a rien à voir avec ce qui existait jusqu’à présent. Désormais, nous avons notre autonomie interne complète, c’est-à-dire que nos affaires relèvent désormais exclusivement de nous et de nous seuls. Cela crée pour nous des responsabilités nouvelles qu nous devons affronter sans défaillance. (…) Toutes nos affaires intérieures sans exception relèvent exclusivement de nous. Désormais ceux qui voudront porter atteinte à notre souveraineté nationale ou qui voudront introduire l’agitation chez nous, auront affaire à nous et uniquement à nous. La tâche qui nous attend est extrêmement difficile… la période des facilités est terminée, la période des faveurs est terminée. Nous devons affronter nos responsabilités nouvelles avec un seul souci : faire la Mauritanie nouvelle, et tous les obstacles qui se dresseront sur notre passage, nous devons les balayer ou nous tuer en essayant de les balayer. La période des compromissions st terminée. Il faut savoir ce que l’on veut et nous voulons créer la Mauritanie nouvelle, riche et prospère ».  

 

La déclaration du Premier ministre entrant prolonge ces remarques : « C’est aujourd’hui à l’Assemblée législative de la République Islamique de Mauritanie qu’incombe le soin de désigner en ma personne et conformément à la Constitution du nouvel Etat, le Premier ministre responsable de la formation du prochain Gouvernement. Ce parallèle suffit à mesurer le chemin parcouru en deux ans de la semi-autonomie administrative à la totale autonomie politique interne ». Revendiquant « la continuité indispensable à la réalisation d’une œuvre d’ensemble où tout est entrepris mais où tout reste à mener à bien », Moktar Ould Daddah souligne que « par delà et au-dessus de leurs différences ethniques ou linguistiques, nos concitoyens ont pris conscience de leur personnalité mauritanienne, et leur appartenance à une Nation dont le monde entier commence à reconnaître l’existence. Accédant à l’unité et à l’unanimité nationales par la voie de l’autonomie interne, les Mauritaniens ont d’ailleurs administré la preuve d’une remarquable maturité. Seule de toute l’Afrique occidentale française, la Mauritanie fut en effet épargnée par les troubles et aucune goutte de sang n’y fut répandue pour des motifs politiques… La Mauritanie nouvelle soumise dès sa naissance aux attaques tribales des uns, aux appels séducteurs des autres ne pouvait subsister et se développer qu'en prenant parfaitement conscience de son unité nationale ». Suit immédiatement le rappel d’un « second objectif de former les hommes de ce pays par l’épanouissement d’une culture islamo-arabe millénaire mais modernisée au contact des disciplines occidentales … modernisation de l’enseignement de l’arabe par le recrutement à l’intérieur de la Mauritanie de maîtres sélectionnés complétés par quelques spécialistes venus du monde. Dès que les moyens le permettront nous créerons d’ailleurs une Ecole Normale pour former les instituteurs arabes… l’enseignement dans toutes les villes, les villages et les campements sous l’impulsion d’une inspection de l’arabe, confiée à un universitaire». L’ « indépendance véritable » est le but suprême : « par son vote massif du 28 Septembre dernier, le peuple mauritanien a opté, sans équivoque possible, pour la Communauté avec la certitude que cette option lui permettra, dans les meilleures conditions possibles et à l’heure qu’il choisira librement, d’accéder à l’indépendance nationale… Je ne me lasserai jamais d’insister sur le rôle de trait d’union qu’impose à la Mauritanie sa situation naturelle, ses traditions et ses intérêts ».

 

D’un moment à l’autre d’une histoire de vingt ans, fondatrice d’une nation qui n’a toujours pas périclité malgré les régimes de force qui ont suivi jusqu’à présent, Moktar Ould Daddah a constamment dit, assuré, proposé la même chose : « notre Patrie mauritanienne ». C’est parce qu’il l’incarnait sans conteste et pratiquait une démocratie informelle, peu compréhensible pour les tiers, notamment européens, que Moktar Ould Daddah pouvait se passer de tout appui sécuritaire. Et longtemps, la Mauritanie avec lui.

 

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Le 24 Juin 2009, au petit matin, le président du Sénat, faisant l’intérim depuis le 15 Avril, d’on ne sait au juste qui  (Le président légitime mais empêché par les militaires ? Où le président démissionnaire de la junte ?) décrète que les candidatures seront reçues jusqu’au 26 à zéro heure. La période de révision des listes électorales n’est pas précisée, la liste des candidats sera publiée le 28 et la campagne – très courte quoiqu’en fait elle n’a pas cessé de part ni d’autre depuis le putsch – se déroulera du 2 au 16 Juillet [6]. Sans doute la date du premier tour de l’élection ainsi prévue : le 18 Juillet 2009, fait-elle partie de l’accord de Dakar, mais pour la juridiction suprême, saisie [7] en milieu de la même journée par l’opposition [8], le président M’Baré s’est fait juge des candidatures, en ses lieux et place, en disposant que celles déposées en vue du scrutin du 6 Juin – depuis reporté – restent valables [9]. D’ailleurs, hormis le respect de cette date, aucune autre des dispositions de l’accord entre les parties, accord censé avoir même une valeur constitutionnelle, n’est encore mise en œuvre. Au même moment, on apprend à Nouakchott [10] l’atterrissage forcé entre Oualata et Tamchakett du principal candidat [11]. En réalité, le président du Sénat a été expressément menacé par les partisans de la junte et sommé de prendre ce décret [12] tandis que piétinaient les pourparlers repris à Dakar depuis la nuit du samedi 20 au dimanche 21 [13]. Les travaux avaient été suspendus le mardi 23 et le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio avait dû reconnaître que « nous ne sommes pas venus pour renégocier un accord. On voulait examiner un point, qui avait constitué un obstacle, et qu’il fallait aplanir » [14]. Pour l’opposition, le principal moyen d’annulation est que le gouvernement d‘union nationale, convenu à Dakar, n’est pas formé, et il ne peut l’être que si le président, quoique renversé irrévocablement, en signe la liste. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi ne le fera que si la junte est dissoute. Le communiqué commun du R.F.D. et du F.N.D.D. stigmatise donc «une violation flagrante de la lettre et de l’esprit de Dakar en plus d’être en totale contradiction avec les deux principes fondamentaux à la base de cet accord, à savoir, le principe de la constitutionnalité et celui du consensus » [15].

 

Une manifestation en masse des opposants à un processus électoral qui demeure unilatéral, malgré le consensus de Dakar, est préparée. Le rejet par le Conseil constitutionnel des dispositions décrétées par Mamadou M’Baré, est global : « le Conseil décide la non application de ce décret portant convocation du collège électoral pour le 18 juillet pour sa non constitutionnalité et sa pleine contradiction avec les lois » de la République [16] mais le président par intérim persiste et communique qu’il est, lui, dans l’esprit de l’accord de Dakar [17].

Les impasses du 24 Juin ne durent pas. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz arrive à Tamchakett, quoiqu’avec vingt-quatre heures de retard [18] et le vendredi 26, en milieu de journée un accord « sur tous les points » est trouvé [19]. Une nouvelle appellation de la junte, conforme à la lettre constitutionnelle (Le Calame du 17 Juin dernier), donne une satisfaction de forme au président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et le gouvernement d’union nationale dont il signe la liste [20] avant de démissionner (Le Calame du 22 Juin 2010), aura charge de reprendre le décret. La contradiction ayant entre autres fait annuler le premier acte, demeure forte : les délais légaux sont de quarante-cinq jours avant l’élection, or celle-ci est prévue pour se tenir dans les trois semaines… Un des porte-paroles du général Mohamed Ould Abdel Aziz, Adama Moussa Ba,  commente dès le lendemain 27 [21] : « la loi étant au service de l’intérêt général, celles concernant l’élection doivent être adaptées au contexte particulier que traverse le pays. Toute tentative de changer les dispositions de cet accord de Dakar relèverait de la mauvaise foi ». L’exemple en ces jours où tout est crispé, vient du président démissionnaire : son discours radiotélévisé qu’il eût voulu prononcer depuis le bureau lui restant de droit, consacre la communion que son abnégation, sa solitude même avaient déterminé autour de lui pendant dix mois de manifestation, et lui rallie même ceux qu’il avait déçus pendant son exercice des fonctions présidentielles. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi cède la place au seul suffrage universel – dont chacun pressent la vulnérabilité –mais il rend surtout à ses concitoyens la certitude que la morale a encore place dans l’histoire nationale.

 

Le dimanche 28, la première réunion du gouvernement d’union nationale approuve l’accord de Dakar et adopte le projet de décret convoquant le corps électoral pour le 18 Juillet – premier tour du scrutin [22]. Mais les conditions de cette adoption, validée peu après par le Conseil constitutionnel, sont suspectes et le décret est considéré comme un faux par les opposants [23]. En effet, ni le président intérimaire Ba Mamaou dit M’Baré, ni le nouveau ministre de l’Intérieur ne l’ont signé. Lé réunion n‘a été présidée que par le Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Ladghdaf, nommé par les putschistes et accepté par les opposants quand a été formé le gouvernement d’union. Mohamed Ould Rzeizim le communique aussitôt à l’A.F.P. C’est la dernière contestation, elle n’est pas maintenue. La fièvre qui avait fait applaudir les négociateurs de Dakar sans qu’ait été lu par personne le texte qu’ils rapportaient, opère maintenant d’une autre manière, aussi trompeuse. Les candidatures de chacun des chefs de partis opposants sont déposées selon le délai de trois jours imparti par le nouveau décret. Chacun se croit capable de l’emporter autant sur le putschiste que sur ses pairs dans l’opposition à la junte… et court. L’Union africaine, plus perspicace, ne parvient d’abord pas à s’accorder sur la réintégration de la Mauritanie en son sein [24] : on y préfère en majorité « d’attendre de voir l’issue des élections et le retour à l’ordre constitutionnel », sagesse qui ne dure que quarante-huit heures. Le 30 Juin au soir, la Mauritanie est réintégrée [25] . Il ne reste au général putschiste qu’à être élu dès le 18 Juillet, puis réélu le 21 Juin 2014 au terme de son premier mandat, et après avoir été élu président de cette même Union africaine pour l’exercice 2014-2015, et avoir auparavant animé une mission de médiation entre les différents « pôles politiques ivoiriens ».

 

Les tenants de la légitimité et de la démocratie auront, une à une, considéré puis laissé filer les occasions leur rendant si souvent la maîtrise des événements. Ils ne l’ont plus eue depuis le 27 Juin 2009, ce qui les contraint, de cette date à aujourd’hui, à imaginer de toutes pièces une autre voie. Mais la Mauritanie n’en offre, dans son histoire contemporaine, aucun précédent.

 

Ould Kaïge

Prochaine chronique :

1er.7 Juillet 1971 - entrée des jeunes opposants au Bureau politique national du Parti du Peuple

&

1er Juillet 2009  - à la suite de l’accord de Dakar, les principales personnalités politiques, toutes candidates à l’élection présidentielle

 

 

[1] - Premier ministre  (présidence du Conseil des Ministres et Affaires étrangères) : Moktar Ould Daddah

- Finances : Maurice Compagnet

- Economie rurale  Ahmed Saloum Ould Haiba

- Plan, Domaine, Urbanisme, Habitat et Tourisme Mamadou Samba Ba

- Travaux publics, Transports, P&T: Amadou Diadie Samba Diom

- Commerce, Industrie, Mines : Mohamed el Moktar dit Marouf

- Justice et Législation : Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf

- Education, Jeunesse et Travail : Sid Ahmed Deyine

-  Santé et Affaires sociales : Hamoud Ould Ahmedou

 

[2] - le 27 Mai, tandis que le Conseil de gouvernement change de dénomination, il approuve de nouvelles nominations : Pinçon, commandant le cercle du Trarza - Bernard, commandant celui du Brakna - Vérité, le Guidimaka - Bessou, le Tagant - Kane Amadou N'Diaye, adjoint à Sélibaby

 

[3] - 28 Mai 1959, le Président du Conseil préside une réunion de travail sur la construction et la viabilité de la capitale : approvisionnement en eau,  énergie électrique, achèvement du terrain d'aviation

 

[4] - participation massive des Mauritaniens qui plébiscitent les deux listes uniques du PRM, qui enlèvent la totalité des 40 sièges : les consignes d'abstention de l'UNM et de la Nahda échouent

1° circonscription - tête de liste : Moktar Ould Daddah ;

19 sièges . inscrits 178.146 - votants 165.554 soit 92,2% - PRM 164.871

2° circonscription - tête de liste Sidi El Moktar N'Diaye :

21 sièges . inscrits 299.683 . votants 187.297 soit 88,4% . PRM 185.255

 

[5] - le 16 Juin, en sa première séance, l'Assemblée Nationale réélit Sidi Moktar N'Diaye comme son Président ; son bureau est élu le 18 Juin : Bouna Moktar, Kebe Amadou Lamine sont vice-présidents - Moktar Ould Ahmed, Cheikh Mohamed Lemine : secrétaires - Kane Yahya, questeur

 

[6] - Agence France presse, Nouakchott – 24 Juin 2009, 01 heure 22

 

[7] - ibid. 24 Juin 2009, 18 heures 55

 

[8] - cette saisine a été initiée par Ely Ould Mohamed Vall, Messadou Ould Boulkheïr, Ahmed Ould Daddah, Jemil Ould Mansour, Mohamed Saleck Ould Heyine et Hammade Ould Meïmou –Taqadoumy, 24 Juin 2009

 

[9] - « Selon une source proche du Conseil Constitutionnel (CC), certain de ses membres seraient très mécontents de la convocation, par le Président de la République par intérim, Mamadou Bâ dit Mbaré, du Collège électoral.

Les membres indexent surtout l'annonce, par Mbaré que les dossiers de candidature déposés pour la présidentielle annulée du 6 juin sont valables pour celle du 18 juillet. Le CC estime que la validation des dossiers n'est pas du ressort du Président de la République par intérim, elle relève uniquement des prérogatives du CC. De plus, les membres estiment que la présidentielle du 18 juillet est consensuelle, non constitutionnelle étant donné que la Constitution stipule un délai de deux mois entre la convocation du Collège et le scrutin. Le CC pense que, en l'absence d'un consensus, le prochain scrutin ne pourra pas se prévaloir de la constitutionnalité conférée par l'Accord de Dakar. » Taqadoumy, 24 Août 2009

 

[10] - ibid. 24 Juin 2009, 18 heures 14

 

[11] - « Il y a quelques heures, un hélicoptère de l'Armée nationale transportant le Général Mohamed Ould Abdel Aziz s’est mis en relation, avec sa base, par radio, afin d'émettre un signal d'alerte suite à une panne technique. Selon nos sources, le pilote signalait une fuite du système d'alimentation turbo propulseur ; puis c'est le silence.

 Depuis, il a été annoncé à Timbedra, Boumdeïd puis une petite localité appelée Galb Jmel, à côté de Oualata. Lorsque la rumeur le répute dans un lieu-dit, le commandement militaire approche les autorités sur place et la réponse ne varie pas : aucune trace du Général. Quand il a été déclaré à Galb Jmel, plusieurs véhicules ont quitté Oualata mais, sur place, l’équipe de recherche constate, là encore, qu'il s'agissait d'une fausse piste.

A l'heure actuelle, une seule certitude prévaut : l'hélicoptère du Général est perdu, dans le no man's land, quelque part entre Tichitt et Oualata. C'est la grande zone de déploiement de toutes sortes de trafiquants : drogue, carburant, cigarettes, candidats à l'immigration vers l'Europe et bases d’Al Qaïda au Maghreb Islamique. Le Général était attendu ce soir à Tamechekett. » - Taqadoumy, 24 Juin 2009

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[12] - « Suite à l'annonce, par Sid'Ahmed Ould Rayess, directeur de campagne du Général Ould Abdel Aziz d’accorder 48h, aux négociateurs pour trouver formule finale de sortie de crise, le Président de la République par intérim, Mamadou Bâ dit Mbaré a été sondé, sur son intention d’annoncer ou non de convocation du Collège électoral.

 A ses interlocuteurs – tous des proches du Général Ould Abdel Aziz – il répond devoir respecter l’accord de Dakar et attendre le début de sa mise en œuvre, pour se prononcer. Il a été alors approché par les mêmes, sur un mode plus frontal. Lors d'une réunion qualifiée par nos sources de "houleuse", Mamadou Bâ a été sommé de publier la date de l’élection au 18 juillet 2009, sous peine de poursuites judiciaires et d’emprisonnement, à cause de sa gestion controversée des finances du Sénat, qu’il dirigeait.

Un membre éminent du front anti-putsch, sollicité par Taqadoumy estime que la légitimité du futur scrutin et de l'intérim de Mamadou Bâ découle de l'accord de Dakar. En l'absence d'un consensus, la charge de Mamadou Bâ à la tête de l'Etat - a fortiori ses décisions – manque de caution constitutionnelle. » - Taqadoumy, 24 Juin 2009

 

[13] - Agence France presse, Dakar – 21 Juin 2009, 02 heures 01

 

[14] - ibid. 22 Juin 2009, 0 heure 41

 

[15] - Taqadoumy, reprenant A.P.A. News, 24 Juin 2009

 

[16] - ibid. 25 Juin 2009, 01 heure 23

 

[17] - Mauritanie / Politique

Communiqué de la présidence de la République

Nouakchott, 23 Juin (AMI) - La présidence de la République de la République a rendu public le communiqué ci-après:

"La finalité de l'Accord Cadre de Dakar est de trouver une issue concertée à la crise que connaît l'institution de la présidence dans notre pays. Cela passe forcément par l'organisation d'élections libres et transparentes dont le processus est amorcé par la convocation du collège électoral.

Ainsi, le décret convoquant le collège électoral a pour objectif de réunir, au préalable, les conditions matérielles et techniques nécessaires à l'organisation d'une élection présidentielle libre et transparente, et qui exigent des délais incompressibles.

Tout en remerciant le Groupe de Contact International et la Facilitation sur la Mauritanie pour les efforts  qu'ils ont consentis et qu'ils continuent à fournir pour aider notre pays à sortir de cette crise, et en prenant conscience des grands sacrifices des différentes parties mauritaniennes à cet accord pour le faire aboutir, nous tenons à préciser que ce décret reste en conformité avec l'esprit et les termes de l'accord de Dakar dans le cadre duquel nous sommes pleinement engagés et à l'application duquel nous demeurons entièrement attachés.

Ba Mamadou Dit Mbaré, Président du Sénat,

Président de la République par intérim"

 

[18] - « Après plus de 24 heures d'absence, Mohamed Ould Abdel Aziz est finalement arrivé à Tamechekett où il a tenu un meeting populaire. L'incertitude qui planait, depuis hier, sur l'endroit où il se trouvait a généré un début de panique dans son camp, dont la plupart des leaders (si l'on exclut son directeur de campagne et son porte-parole) se sont caractérisés par leur silence face aux interrogations de la presse.

Jusqu'à présent, aucune explication n'est encore venu du côté du Général Mohamed Ould Ghazouany, Président du Haut Conseil d'Etat (HCE), pour expliquer comment est-il possible que Ould Abdel Aziz, démissionnaire, dispose d'un hélicoptère appartenant à l'Armée Nationale, pour effectuer sa tournée de campagne Présidentielle. » – Taqadoumy, 25 Août 2009

 

[19] - ibid. 26 Juin 2009, 14 heures 50 & 15 heures 08

 

[20] - ibid. 27 Juin 2009, 01 heure 27

Gouvernement d’union nationale, nommé le soir du vendredi 26 Juin 2009

* nommés par les putschistes en Août 2008 – maintenus en Juin 2009

Abdel Aziz a 11 portefeuilles dont la primature sur 23 ministres

(sans compter la présidence de la République, ni les secrétariats d’Etat ou les commissariats)

 

sous la signature du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi – avant sa « démission volontaire »

 * Premier ministre : Moulaye Ould Mohamed Laghdaf

* Ministre de la justice: Ahmedou Tidjane Bal  
* Ministre des affaires étrangères et de la coopération: M. Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou
Ministre de la défense nationale: Yedali Ould Cheikh cadet de Abdallahi Ould Cheikh, RFD depuis toujours
Ministre de l'intérieur et de la décentralisation: Mohamed Ould R'Zeyzim FNDD, ADIL
* Ministre des affaires économiques et du développement: Sidi Ould Tah  
Ministre des finances: Sidi Ould Salem -RFD
* Ministre de l'éducation nationale: Ahmed Ould Bah
Ministre des affaires islamiques et de l'enseignement originel: Moktar Ould Mohamed Moussa Tawassoul
Ministre de la fonction publique, de l'emploi et de la formation professionnelle : El Hacen Ould Limam Ould Amar Jowda Hatem, le parti de Salah Ould Hannena pro putsch
Ministre de la santé: Zeinabou Mint Mohamed FNDD, ADIL
Ministre du pétrole et de l'énergie: Camara Bakary Haroun FNDD
* Ministre des pêches et de l'économie maritime: Hassana Ould Ely
* Ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme: Bamba Ould Dermane   

Ministre de l'habitat de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire: Mohamed Lemine Ould El Mamy FNDD, UNAD le parti de Abdelqoudous Ould Abeidna
Ministre du développement rural: Sy Adama précédemment à l’Habitat;
Ministre de l'équipement et des transports: Diop Cheikh Baidy l’un des vice-présidents du RFD   
* Ministre de l'hydraulique et de l'assainissement: Mohamed Lemine Ould Aboye  
Ministre de l'industrie et des mines: Diabira Fousseynou RFD
* Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports: Sidi Ould Samba
Ministre de la communication et des relations avec le Parlement: Ahmed Ould Ahmed Abd ancien cavalier du Changement, RFD
Ministre des affaires sociales, de l'enfance et de la famille: Mariem Baba Sy FNDD, PLEJ, le parti de Ba Mamadou Alassane
Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'environnement et du développement durable: Ethmane Ould Cheikh Ebou El Maali  

Secrétaire d'Etat à la formation professionnelle: El Moktar Ould Ahmed Ould Bousseif RFD;
* Secrétaire d'Etat chargé de la modernisation de l'administration et des technologies de l'information et de la communication: Sidi Ould Maayouf
Secrétaire d'Etat chargé des affaires maghrébines: Amar Ould Mohamed Lemine FNDD, tendance l’Avant-garde pour le changement démocratique + Secrétaire général du gouvernement: Ba Ousmane +

 

sous la signature du président du Sénat, président par intérim

El Kory Ould Abdel Mola ministre conseiller à la présidence de la République, rejoint ce poste qu’il occupait dès le 6 août avant de faire un bref passage à la Communication

Madame Khadi Mint  Cheikhna ministre secrétaire général de la Présidence de la République, fille de Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf, militante du RFD.

 

[21] -Agence France presse, Nouakchott - 27 Juin 2009, 18 heures 56

 

[22] - ibid. 28 Juin 2009, 18 heures 28

 

[23] - ibid. 29 Juin 2009, 0 heure 25

 

[24] - ibid. 29 Juin 2009, 19 heures 36

 

[25] - ibid. 1er Juillet 2009, 0 heure 26