Relance de notre démocratie ? par Béchir Fall

28 December, 2022 - 07:58

Je vois que la scène nationale s'anime un peu plus avec de nouveaux partis qui émergent. C'est toujours une excellente chose de constater que notre démocratie puisse évoluer favorablement. On y aperçoit des citoyens qui ressemblent à tout le monde. Sur les images qui défilent depuis quelques heures, on voit apparaître, dans une ambiance bon enfant, quelques figures célèbres : Kadiata Malik Diallo, Balla Touré, Khally Diallo Rochigneux… D'autres moins connus sont également de la partie. On retrouve toutes les communautés réunies pour offrir un bel exemple de cohésion nationale. Ces partis ont-ils obtenu leur récépissé ? Auront-ils la capacité de se choisir un leader unique, capable de fédérer toutes ces énergies vers une seule finalité ?

Il faut dire que les partis traditionnels ont pris un coup de vieux. Épuisés par des luttes infructueuses, leurs dirigeants finissent tout doucement par abandonner la partie. On constate avec regret qu'un Ahmed, un Messoud, un Maouloud ou un Boïdel, traînant pour la plupart des ennuis de santé, n'ont plus la tête aux joutes politiques. Et que dire de Biram, sans doute le plus dynamique sur la scène, arpentant sans cesse et de long en large le pays depuis des mois ? Pourquoi continue-t-il desubir, sans aucune raison valable, une injustice flagrante l'empêchant de jouir pleinement de ses droits civiques et civils dans la reconnaissance de son parti politique ?

Pourquoi ses adversaires ne choisissent-ils pas de le combattre à armes égales sur le terrain démocratique ? Ce serait plus chevaleresque que de s'acharner à lui chercher inlassablement des poux sur la tête. Il faudrait par ailleurs éviter que les prochaines élections ne soient l'occasion pour le parti au pouvoir de liquider en douce toutes les candidatures susceptibles de lui porter ombrage et faire ainsi main basse sur l'électorat. Le coup serait fatal à une opposition déjà très essoufflée. Les leaders historiques susdits disparaîtraient sans laisser d'héritiers. Une triste déshérence qui discréditerait ce qui reste de viable de la démocratie en Mauritanie…