Délibérations du concours des spécialistes: Scandalisée, Dr  Aminata Diop  dénonce une ’’ injustice ’’

12 January, 2023 - 18:51

Les Mauritaniens sont partagés entre tristesse, énervement et étonnement  face à l’injustice et la ségrégation dont a été victime, le docteur Aminata Boubacar Diop, lors du concours d’entrée des spécialistes à la fonction publique. Docteur Diop a échoué  à entrer dans la fonction publique  alors qu’elle avait 15 sur 20  de moyenne en neurochirurgie. Lors de l’épreuve de culture générale imposée par la réforme, le maître d’arabe du fondamental lui a attribué une mauvaise note.

 Ironie du sort, il y a quelques mois, les médecins cubains ne parlant ni l’arabe, ni le français encore moins le pulaar, le wolof et le soninké ont été  recrutés à pont d’or par le gouvernement mauritanien.

Au sortir d’une journée chargée marquée par une intervention chirurgicale dans une structure hospitalière nouakchottoise, Dr Aminata Boubacar Diop a  réagi au micro du Calame exprimant son ''indignation '' et  ''sa révolte avec le sentiment d’être une autre victime d’injustice''.

 ‘’Celles et ceux qui avaient une faible note en leur spécialité (…) se (sont) rattrapés  en arabe  et ont  pu réussir au concours.  Donc du coup presque tous les maures passent. Et les autres en l’occurrence ceux qui ont (…) fait leur formation en français ou qui parlent peu l’arabe n’ont pas (été) sélectionnés’’, à déclaré la première neurochirurgienne du pays .

Revenant sur son parcours, Docteur Diop rappelle que  le peu  d’arabe que qu’elle  maîtrise à l’écrit et à  la lecture  résulte de sa  formation du cycle primaire jusqu'en terminale. ‘’ Depuis  la terminale il n’y a plus d’arabe dans mon cursus. Alors je trouve mal placé qu’une rédaction en arabe qui n’a rien à voir avec ma spécialité puisse me recaler. Je trouve cela très aberrant  (Dans) un concours on est censé faire les mêmes épreuves’’, éclaire-t-elle. Les espoirs du docteur Diop se sont envolés, espérons-le momentanément, dans une épreuve, bien loin des matières scientifiques.

En résulte l’incompréhension ajoutée à une grosse frustration : ‘’ On ne peut pas faire bac plus huit, faire cinq ans de spécialités avec tous les sacrifices que cela demande pour finalement être  recalée par une simple langue qu’on  n’utilise pas à la limite en consultation avec les malades. Ce n’est pas de l’arabe, c’est du hassaniya. Et je me débrouille pas mal. C’est de cela dont j'ai besoin pour communiquer avec mes patients  en plus du français, du poulaar et du wolof comme langue maternelle. Et non pas l’arabe’’, fulmine-t-elle. C est très décevant qu’une simple question de rédaction d’ordre général en plus d’une langue que l’on ne manie plus depuis belle lurette soit utilisée juste pour essayer de vous éliminer, bien loin de votre domaine de compétence’’, s’est offusquée docteur Diop  dénonçant en son nom et ceux des autres  cette injustice.

Plusieurs voix ont réclamé la révision de ce concours. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas réagi au tollé soulevé par cette affaire.