Chronique : Entre Nous /Sneiba El Kory

28 February, 2023 - 12:13

Nos anciens disaient qu'avant de faire l'aumône, il faut d'abord se couvrir le corps. La Palestine, la Syrie ou la Turquie, c'est vrai que celui qui ne se soucie pas des affaires des musulmans n'en fait pas partie. Et ne dites surtout pas que les Syriens, les Turcs et les Palestiniens ne sont pas tous musulmans. Sinon, je vous dirai qu’en République islamique de Mauritanie, il n'ya pas que des musulmans. Le pouvoir est à la majorité. Dans ces pays-frères, la terre a malheureusement tremblé, causant des dizaines de milliers de morts. Subitement, nos oulémas sont sortis de leur bunker pour appeler à la solidarité. Or, chez nous, la terre tremble, de l'Indépendance à aujourd'hui, si tant est que ce sont les tremblements qui engendrent la mort, la désolation, les sinistres, la faim, la maladie, la souffrance, le délogement et autres calamités dont sont accablées des centaines de milliers de familles… Mais aucun sermon ni la moindre demande de solidarité ou de soutien n'ont été formulés par un muezzin, imam ou autre alem. Là-bas, c'est la terre qui tremble. Ici, ce sont les hommes, les femmes et les enfants qui tremblent et grelotent de misère et de dénuement. Sans que leurs gémissements n'émeuvent personne. La Mauritanie serait-elle née un vendredi ou un mercredi – c'est selon les zones… – pour que ses biens ne profitent jamais à ses enfants ? Ce sont les Chinois qui mangent nos poissons et nos ânes. Les Maliens et les Sénégalais emportent notre ferraille.  La France nous prend notre fer.  Le Canada nous prive de notre or.  Le Mexique attire nos enfants. Le Maroc et l'Algérie tuent à tour de rôle nos orpailleurs.  Même nos moutons préfèrent être cuits dans des marmites sénégalaises. Nos experts en casino et autres jeux de hasard et de toutes sortes de « vilainies » – excusez du peu – nous quittent pour Las Palmas ou Dakar. Nos marchés de réalisations des grands projets tombent dans l'escarcelle de sociétés ou d'entreprises étrangères. Nos gaspilleurs et gaspilleuses d'argent à coup de centaines de millions dans les cérémonies préfèrent le dollar et l'euro à notre ouguiya nationale. Notre ex-Président a plus confiance aux avocats étrangers qu'en ceux de son pays dont il n'a jamais pris aucun khoumss. En bon mauritanien, il a tout simplement préféré l'argent international à l'argent national. Quand un Président de chez nous dit quelques mots dans une(de nos ?) langue nationale, c'est la risée alors que s’il s’exprime dans une autre langue, c'est le respect et la considération. Ne vous ai-je pas dit que la Mauritanie est née un vendredi ou un mercredi? Salut.