LA SEmaine…LA SEmaine…

12 April, 2023 - 17:43

Ould Abdel Aziz plaide non-coupable

Poursuivi pour « corruption, trafic d’influence, blanchiment de capitaux, dissipation de biens publics, prise illégale d’intérêts… », l’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz a plaidé jeudi non coupable devant la juridiction spéciale chargée de le juger en même temps que plusieurs coaccusés. L’ex-chef de l’État a rejeté toutes les accusations comme «totalement infondées », déniant à nouveau au tribunal la compétence de statuer sur son cas, du fait de son statut d’ancien président de la République couvert d’une immunité totale par l’article 93 de la Constitution, au moment des faits.

Le procès de Mohamed Ould Abdel Aziz et coaccusés avait repris jeudi 6 Avril devant la Cour spécialisée dans la lutte contre la corruption après deux semaines de suspension, suite au retrait de ses avocats. Le tribunal avait accordé à Ould Abdel Aziz un délai de deux semaines (21 Mars – 6 Avril 2023) pour convaincre sa défense de revenir au procès ou les remplacer, sous peine d’une commission d’office. Il s’agissait de la troisième suspension du procès ouvert le 25 Janvier dernier.

Après une première et brève suspension le 26 Janvier, l’audience avait été une seconde fois suspendue du 13 Février au 20 Mars, sur fond de contestation de la défense quant à la constitutionnalité de certains articles de loi. Mohamed ould Abdel Aziz et dix autres personnes, dont divers de ses parents et deux anciens Premiers ministres, sont jugés pour, entre autres, abus de fonction, blanchiment d’argent et trafic d’influence pendant qu’il était à la tête du pays de 2008 à2019.

 

 --------------------

 

Ba Ousmane charge Ould Hademine et se lave à grandes eaux

L’ancien ministre de l’Éducation nationale, Ba Ousmane, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Auditionné le 6 Avril à titre de témoin à charge cité par l’accusation devant le tribunal chargé des crimes économiques et financiers, monsieur Ba a incriminé son ancien chef de gouvernement qui aurait été « le donneur d’ordre de la démolition des anciennes écoles de Nouakchott ». Sous le feu roulant des questions du tribunal, du Parquet, des avocats de la partie civile et du contre-interrogatoire de la défense, l’ex-ministre a soutenu avoir reçu de l’ancien Premier ministre, Yahya ould Hademine, l’ordre de retirer plusieurs écoles de la cartographie scolaire.

« C’est à l’issue d’une visite des établissements scolaires de Nouakchott – en l’occurrence l’École 1 (plus connue sous le nom d’École Justice), l’École 2 (appelée communément  École Marché), l’École 7 (située à l’Ilôt G) et l’École 6 (sise à Médina 3) – que Yahya ould Hademine, Premier ministre à l’époque, m’a demandé de retirer les écoles précitées de la cartographie scolaire », a déclaré Ba. Interpellé sur la suite de l’opération, Ba s’en est lavé à grandes eaux indiquant « n’en avoir aucune idée ». Se dégageant ainsi de toute responsabilité dans le bradage desdites écoles, l’actuel président du Haut Conseil de l’Éducation a indiqué qu’il n’était pas le ministre des Finances chargé de la gestion du patrimoine de l’État. L’ex-secrétaire général du gouvernement avait été cité dans le dossier de la décennie avant d’être blanchi, marquant l’évènement par l’organisation d’une fête insolente. L’ancien Premier ministre Yahya ould Hademine est un des accusés dans le dossier de la Décennie de corruption.