Logements de Zouérate : Des entreprises du BTP tirent la sonnette d’alarme

3 February, 2015 - 09:52

Dans son programme de construction de six cents logements à Zouérate – trois cents pour la SNIM et trois cents pour l’Etat – la société Iskan a choisi d’engager dix-huit entreprises nationales des bâtiments et travaux publics. Cinq de celles-ci ont achevé, en juillet 2014, les travaux de cent cinquante logements. Avant les délais, prévus en septembre 2014. Mais Iskan refuse, curieusement, de les réceptionner et de payer les trois cents millions d’ouguiyas que les cinq sociétés maîtres d’œuvre lui réclament. Pourtant, la SNIM et l’Etat ont bel et bien versé, à Iskan, le financement du programme. Les nombreuses correspondances adressées, par ces entreprises, restent sans réponse. Pourquoi Iskan les fait-elle attendre si longtemps pour leur régler leur dû ? Où est l’argent qui devait, en principe, y pourvoir ? Les entreprises adjudicataires des marchés ont adressé une lettre, au comité interministériel de pilotage du programme, relatant l’historique des difficultés qui ont émaillé la mise en œuvre de celui-ci. Selon ce courrier, ce serait faute de plan d’assainissement, d’une part, et de voirie, d’autre part, qu’un arrêt improvisé et indéfini des travaux a été observé, engendrant nombre de conséquences négatives. De plus, signale la lettre, Iskan n’a pas donné suite aux correspondances relatives à l’agrément des échantillons de carrelage et de menuiserie. Ce n’est qu’après la plainte collective N°698 du 7/11/2013, adressée au ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, qu’une commission d’approbation des items, composée de trois personnes, a été désignée.

« […] Au mois d’août 2014 », peut-on encore lire dans le courrier adressé au comité interministériel de pilotage du programme, « Iskan a commencé un blocage systématique des paiements de nos décomptes – trois mois et demi – sous le prétexte fallacieux d’élaborer le métré des travaux, de façon unilatérale ». Plus loin : « avant le dépôt de nos soumissions, nous avons écrit, simultanément, à Iskan et au président de la commission de passation des marchés du secteur infrastructures, pour leur faire part de l’incohérence de certaines pièces du DAO. […] Nous avons adressé plusieurs fois des lettres à Iskan, afin d’arrêter, d’un commun accord, la liste définitive et l’incidence financière de ces postes sur le projet. A ce jour, notre requête est restée vaine […] ».

Les entreprises demandent, au comité ministériel, de mettre fin à leur calvaire, en trouvant des solutions justes et équitables à leurs problèmes, comme arrêter, d’un commun accord, une interprétation juste et équitable, sur la base des pièces constitutives de chaque marché, en référence de l’ordre de priorité et en conformité avec le code des marchés publics ; fixer des prix unitaires des postes non prévus dans les BPU contractuels et les faire valider par la commission des marchés concernée ; établir un métré définitif, accepté, d’un commun accord, par Iskan et la société intéressée, en y incorporant les postes omis, en termes de quantités et de prix.