Faits divers… Faits divers… Faits divers…

16 April, 2015 - 02:27

La bande qui terrorisait au sud de Nouakchott coffrée 

Sebkha, El Mina, Arafat et Riyad subissent de plein fouet, la délinquance et le crime.

Au cours des deux dernières semaines, ce sont surtout les trois dernières communes qui ont eu à s’en plaindre. Une bande de criminels, armés de machettes et gourdins, opérait quotidiennement dans la zone industrielle d’El Mina et les quartiers avoisinants : Carrefour Nancy, ancien poste de police, Hangar Mitsubishi et PK7. Ces malfaiteurs agressaient et braquaient tout piéton rencontré après vingt-deux heures, systématiquement déplumé et, parfois, passé à tabac. Les domiciles eux aussi n’ont pas été épargnés : plus d’une dizaine cambriolés, avec un gros butin à la clé. Dernière à recevoir ces indésirables visiteurs, cette famille mauritano-turque – père turc, mère mauritanienne – qui habite la zone industrielle sud d’El Mina. Réveillé en sursaut vers trois heures du matin, le couple s’est retrouvé entouré par trois gaillards armés de machettes. Sous la menace, les voilà sommés de rester couchés et bientôt délestés de trois valeureux téléphones portables, deux ordinateurs et trois cent mille ouguiyas.

Les commissariats de police d’El Mina 3  et Arafat 1 ont ouvert enquête sur enquête : sans suites. Aussi les dernières victimes ont-elles préféré s’adresser directement au Commissariat spécial de la police judiciaire (CSPJ). Le commissaire Mohamed Baba lance, illico presto, la célèbre Brigade de recherche (BRB) aux trousses des filous. Trois jours plus tard, une maison du quartier Dar El Beïdha est investie par le brigadier Didi et ses hommes. Ils arrêtent trois suspects : Cheikhna ould Moustapha, dit Bardoly ; son frère et complice Abou Bekrine et Abdallahi ould Mohamed. Au cours de leur audition, ils reconnaîtront tous les délits dont ils sont accusés.

 

Détails du holdup de la station-service Star de Sebkha

Un hold-up a eu lieu, il y a une semaine, à la station Star de Sebkha, située au carrefour Sabah. On a dit un peu tout et n’importe quoi, sur cette affaire, aussi avons-nous décidé d’éclaircir l’opinion, en relatant les faits réels, tels que rapportés par des sources policières sûres.

Vers 23 heures, une Mercedes 190 sans plaque d’immatriculation s’arrête devant ladite station-service au sud de laquelle est garée une Toyota land-cruiser de la Garde avec, à son bord, des éléments de ce corps chargés de sécuriser la zone. Au carrefour, en face de la station, un véhicule de la Sécurité routière, tout aussi bien achalandé. Bref, largement de quoi rassurer le pompiste, un ancien militaire, seul à cette heure tardive. Et pourtant…

Quatre hommes descendent rapidement de la Mercedes où le chauffeur et un cinquième larron restent aux aguets. Les bandits surprennent le pauvre pompiste en train de faire ses comptes avant l’arrivée de son patron, prévue à minuit. Le voilà passé à tabac, bâillonné, ligoté et enfermé, après avoir été obligé de communiquer le numéro d’ouverture du coffre-fort. Butin : huit millions d’ouguiyas en liquide, plus un million et quelques, en tickets de carburant. Et, ni vus ni connus, les bandits se retirent tranquillement.

Le lendemain, les hommes du CSPJ dressent le constat et ne tardent pas à établir le lien entre ce délit et l’évasion, quelques jours plutôt, d’un grand récidiviste appelé Saïd Sarr dit « Dimax », de la prison de Dar Naïm. La traque du suspect commence. Elle dure à peine une journée. « Dimax » est coffré en compagnie de ses principaux lieutenants : Papa « Aka », Papa « Hindou », Ely Cheikh Dia, ainsi que les deux éléments féminins de cette bande, Haby Guèye, la femme du chef, et la copine de Papa « Hindou », Aïchetou mint Cheikh. Deux éléments manquent à l’appel : Yacoub ould Mohamed et Ethmane « Dizi ». La BRB apprend bientôt qu’ils ont fui vers Rosso où ils finiront par se faire prendre et ramener à Nouakchott, pour se voir remis aux soins du CSPJ. Saïd Sarr n’aura donc pas mis longtemps à rejoindre sa chère prison de Dar Naïm, en « bonne » compagnie, cette fois, de ses acolytes mâles qui devaient, probablement, lui manquer. Mais ils resteront séparés de leurs femmes, incarcérées, quant à elles, à la prison de Sebkha.

 

Une bande dotée d’une arme à feu sous les verrous

Une autre bande vient d’être arrêtée par la police. Elle est composée de Doudou N’diaye, son frère Housseïn N’diaye et du fameux récidiviste Bah « 52 ». Un pistolet automatique a été saisi dans leur repaire, véritable caverne d’Ali Baba. Ils ont avoué avoir dérobé cette arme dans la maison d’un particulier. Ils ont aussi reconnu avoir arraché des dizaines de sac-à-main de femme, ainsi que divers autres vols, cambriolages et hold-up, un peu partout dans la ville.

C’est cette bande qui avait braqué une épicerie au quartier Soukouk. Sous la menace du fameux pistolet et de poignards, ils avaient subtilisé une grande somme d’argent, des cartouches de Marlboro et des lots de cartes de recharge. Bah « 52 » et ses complices ont été déférés et écroués à la prison de Dar Naïm.

 

Alpha « Foukou Diay » accusé d’avoir volé cinq millions d’UM

Les malfaiteurs ont parfois des passions. Le fameux Brahim « Bazin » entretient celle de ne voler ou enlever, de force, que des boubous en bazin. Mohamed ould Sidi, alias « Dhib », ne veut que moutons ou chèvres. Feu Samba « caoutchouc » ne dérobait que des objets fabriqués en cette matière.

Alpha Mohamed Dadou, natif de R’kiz, en 1995, est, lui, régulièrement accusé de voler les boutiques de vêtements d’occasion, communément appelés « Foukou diay ». Jeudi 9 Avril, un grand magasin de ce genre d’habits a été dévalisé, très tard la nuit, non loin de la Polyclinique. Le propriétaire affirme que cinq millions d’ouguiyas ont été emportés par le voleur. Le doigt accusateur de la police se porte aussitôt sur Alpha Mohamed Dadou. « Mon meilleur butin n’a que rarement dépassé 20 000 UM », plaide-t-il devant les enquêteurs, « Comment aurais-je pu voler un tel énorme montant qu’aucun magasin de « Foukou diay » ne saurait détenir ? » Ce qui a bien fait rire les policiers… qui l’ont, tout de même, maintenu en garde-à-vue, le temps de conclure l’enquête.

Mosy