Le bradage du patrimoine continue : Nouvelles propositions de vente pour des écoles publiques !

26 September, 2015 - 17:58

Le Ministère des Finances (MF)  procédera le 1er octobre prochain à de nouvelles propositions de vente aux enchères. Cette fois-ci  les biens immobiliers objets de la dite vente sont : l’école  01 située au carrefour de la polyclinique communément appelée «Ecole Justice », l’école 02 qui porte le nom de « l’école Marché » au nord du grand marché de la capitale et l’école 06 à proximité du marché de poissons (Medina 3) en face des jardins maraichers. 

Au lieu de préserver ce patrimoine immobilier  et  l’adapter  aux normes d’urbanisme, il est brandi à tout bout de champs et sert de prétexte aux "vendeurs-décideurs" pour faire main basse sur le domaine public. Ceux-ci ont agi autrement en décidant de brader ces trois écoles publiques qui pourtant symbolisent l’indépendance et la souveraineté de la Mauritanie. 

Après le bradage des ressources halieutiques au profit d’une société chinoise  sur la base d’un accord très controversé qui s’étale sur une période de 25 ans  et la reconduction non moins frileuse des accords  de pêche avec l’Union Européenne . Après la vente des terres arables de la vallée pour le Groupe Errajihi,  les séries d’attributions quasi hebdomadaires par le conseil des ministres de permis de recherches et d’exploitations de métaux précieux (or et cuivre) et autres minerais.  

Après les ventes aux enchères de certains biens immobiliers appartenant au domaine privé de l’Etat (Anciens blocs, Anciennes Médinas, une partie du quartier de la BMD, la caserne des  Fanfares, des portions du stade olympique et de l’école de police…….  La liste est loin d’être close, voici un nouvel épisode de la série de bradages orchestrés par la Direction de Domaines sur injonction du Ministre des Finances (MF). 

Le syndrome de la vente en cascade du domaine foncier et des biens immobiliers de l’Etat est-il le symptôme de quelque chose ?  Pas en tout cas un signe de bonne santé financière. Le bon sens dit que lorsqu’on procède à la vente d’une portion de son terrain (domaine), c’est que nous sommes en difficultés. Certes ces difficultés, on peut les avouer comme on peut les cacher (mais pour combien de temps encore ?)

Interpellé par des parlementaires sur les parties des domaines du stade et de l’école de police, rétrocédées à tour de bras  à des particuliers, le ministre des finances s’est défoulé sur son auditoire  exhibant une liste qu’il a présentée comme celle des soumissionnaires rejetant comme il peut toute forme d’anomalie dans cette affaire.

Monsieur Ould Diay vous avez  justifiez la vente de ces domaines privés de l’Etat par le fait que l’architecture de ces écoles n’est pas en adéquation avec « les normes d’urbanisme » des zones où ils se trouvent. Pas convainquant !  Monsieur le MF vous connaissez mieux que n’importe qui d’autres quel'Etat qui loue  pour beaucoup de ses services, a intérêt de préserver ces domaines. Et s’il faut les rénover, les démolir pour les construire de nouveau c’est à lui de le faire. Pourquoi le MF cherche coute que coute à les vendre à des privés ? Y a-t-il un non-dit quelque part pouvant laisser penser  que l’Etat a besoin d’argent  pour  renflouer des caisses ? Visiblement pour nos décideurs  les écoles  sont comme le poisson, les mines, le pétrole, le riz de la SONIMEX, les huiles non datées du programme Emel, vendables à merci. 

Moustapha O/ Bechir