Le gouvernement mauritanien s’apprête à lancer, le 7 décembre le programme national de revitalisation des valeurs. Placé sous le patronage du président de la République, la cérémonie de lancement aura lieu au Palais des Congrès. Rendez-vous est donc donné au monde de la culture et des arts, des lettres, en somme à tous ceux peuvent contribuer à la revalorisation de notre patrimoine des valeurs dans toutes sa diversité… Le département de la culture, maître d’œuvre, travaille depuis quelques mois pour mobiliser ce que la Mauritanie compte de personnes ressources issues de toutes les communautés nationales. Ce sera un grand rendez-vous d’échanges et de partage entre les mauritaniens, toutes composantes confondues, explique un cadre du département
Ce programme, qui a été approuvé par le gouvernement après une communication au conseil des ministres en juillet dernier d’Hindou Ainina, ministre de la culture et de l’artisanat, maîtresse d’œuvre, ce programme est une réécriture d’un contrat social national, construit et consolidé à partir des valeurs fondamentales du pays. En effet et comme tout le monde le sait, en revisitant ou en dépoussiérant le patrimoine national, le département de la culture et de l’artisanat croit dur comme fer, pouvoir le faire approprier par les jeunes générations, menacées aujourd’hui par la mondialisation, fruits des NTICs. Connaître son patrimoine, c’est pouvoir la défendre face aux autres nations plus puissantes et partant participer au rendez-vous du donner et du recevoir.
Aujourd’hui, nombre de nos jeunes se considérant ou considérés comme «branchés» entendez évolués, ignorent presque tout de ce que notre patrimoine compte comme valeurs. Des valeurs de respect, de partage, d’humanité, de la mesure, de la retenue, le sens de la mesure, le tout nourri par l’Islam, une valeur commune à tous les mauritaniens. Des valeurs que l’école, les Mahadra et les mosquées devraient contribuer à vulgariser, que nos télévisions et radios devraient véhiculer pour remplir pleinement leur mission d’éducation, d’information et de distraction.
Deux écoles parallèles qu’a connues le pays au cours des années 80 ont engendré un grand fossé entre les composantes essentielles du pays. On n’a pas donné l’occasion à la grande majorité des jeunes mauritaniens de frotter les cervelles les uns les autres sur les bancs de l’école, dans les rues et pire dans les universités. Or, l’humanité se fonde sur les valeurs, du respect, et de l’acceptation de la différence, pour ne pas dire de la diversité qui apaise la bonne cohabitation en milieux multiethniques. En tous milieux tout court.
Un miroir national pour tous !
Le programme national de revitalisation du patrimoine des valeurs, intervenant dans un contexte particulier pourrait-il contribuer à renforcer l’unité nationale, à resserrer la cohésion sociale du pays ? La question mérite d’être posée. Les pouvoirs publics affichent une volonté politique de combattre la montée du communautarisme, magnifient le renforcement de l’unité et la cohésion sociale. D’où l’importance de ce programme. Un sacré défi ! Un défi que le département entend relever. « Aucune composante nationale ne sera laissée en rade, le programme national de revitalisation du patrimoine des valeurs sera un miroir où tous les mauritaniens pourraient se reconnaître », explique un cadre du département.
En effet, la ministre de la culture abreuvée à la célèbre école d’Iguidi a donné le ton en effectuant des visites sur les sites du patrimoine du pays aussi bien au nord qu’au sud. Elle a visité Djéol en août dernier pour le lancement du processus d’entrée dans le patrimoine national de l’épopée de Samba Guéladiégui, le tombeau de Cheikh Souleymane Ball.. Un geste fort apprécié par les populations du Gorgol
Signalons que ce programme national a été salué par l’UNESCO.