Hommage à Dellah

4 January, 2016 - 15:17

Dimanche 3 janvier aux environs de seize heures, Abdallahi Ould Saad Bouh meurt tragiquement dans un accident de la route sur l’axe Akjoujt/Nouakchott. Abdallahi, alias Dellah pour les intimes, travaillait comme chauffeur au journal le Calame. Mais en réalité, sa disponibilité et sa gentillesse l’ont imposé comme homme à tout faire dans ce journal. C’est autour de lui que toute l’équipe tournait. Il faisait tout. Pour tout le monde. Depuis que le Calame a acquis une voiture, Feu Dellah en était  l’utilisateur en chef. C’est lui qui distribuait chaque mercredi le journal. C’est encore lui qui sans répit allait et venait pour recouvrir les chèques et factures du journal. C’est toujours lui qui allait payer la Somelec, la Mauritel, la Mauripost. Quelquefois, c’était le comptable à qui Ahmed confiait les salaires de tout le personnel. Pendant tout le temps qu’il passait au journal : C’est Dellah par ci. Dellah par là. Son courtois sourire ne changeait pas. Je le revois assis dans la cuisine prenant calmement son petit déjeuner ou s’engouffrant dans la petite loge d’Alioune pour profiter d’un petit somme en attendant qu’une mission lui soit confiée. Pour le taquiner, Ahmed l’accusait souvent d’être un grand dormeur. A peine la trentaine, Dellah ne ratait pour rien au monde la prière dans la mosquée. Impossible de le voir à l’œuvre alors que la prière se déroulait. Partout où il allait, sa première préoccupation était de repérer la mosquée. Le lendemain de sa mort, Ahmed me disait que durant toute l’année 2015, il jeûnait tous les lundis et les jeudis. Féru des nouvelles technologies, Dellah manipulait à merveille ces petits machins de téléphones intelligents. Il ne manquait pas par moment d’égayer l’assistance de petits morceaux choisis sur internet. Feu Abdallahi Ould Saadbouh alias Dellah est de Boutilimit où vit encore sa famille (père et sœurs). Mais il vit à Nouakchott avec sa femme Oumoukelthoum avec laquelle il n’a pas encore eu malheureusement d’enfant. La mort de Dellah prive le Calame de l’un de ses plus éminents membres. Adieu l’ami, le frère, le collègue. Que la terre te soit légère. Et qu’Allah te recouvre de sa miséricorde et t’accueille dans son saint paradis avec les Justes, les Prophètes et les Saints. Amine.

Sneiba