Suite au droit de réponse de la MSP : « Des allégations sans fondement et une confusion notoire »

5 May, 2016 - 01:06

Il est important de noter que celui qui écrit au nom de la Direction de la Communication n’a guère l’esprit sportif,  qu’il n’est pas victime d’injustice ; qu’il ne détient pas de réserve, encore, de termes d’arrogance car le bon tireur doit conserver sa dernière balle ; et que la polémique visée n’a pas de résultat… Il ignore, aussi, que, tutelle, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), possède des preuves à conviction de vos décisions et notes relatives, en dehors  de toute référence légale requise en la matière. L’Inspection Générale du MIDEC détient, elle aussi, les mêmes preuves de l’illégalité des actes des responsables de la MSP.

Quand au droit de réponse, il est ridicule par le simple fait qu’il est contraire aux réalités visibles et vide de bon sens, notamment au sujet des ponts suivants. Aminata Keita, matricule 2854, de nationalité malienne travaille bien à la MSP, en fonction au PNUD ;  ainsi que le caporal sud-africain et de nombreux autres employés étrangers, pour le compte de Kinross Tasiast ; aucune preuve ne peut donc être apportée sur la prétendue mauritanisation de leurs postes. Celles évoquées au sujet de Tasiast ne sont que des arrangements et faveurs accordées, aux proches de certains hauts cadres du commandement de la MSP,  fort loin de pouvoir remplacer, vu leur niveau intellectuel et formation, un quelconque expatrié.        

Le libelle passe également sous silence le recrutement de civils, en lieux et places des candidats et ayants droit de la force publique que la MSP aurait le  « pseudo-souci » de recruter. Pour confirmer cette injustice et violation flagrante des articles de la loi 2009-025, je cite, à titre d’exemple, le superviseur Mohamed ould Taleb, site Ministère Agriculture (civil) ; le superviseur Moustapha Mohamed Sougou Fara,  matricule 1736  (civil) ; le contrôleur Mohamed ould Brahim, frère du colonel retraité Tourad ould Brahim, Directeur du Public à la MSP ; le vigile Ely ould Saleh, matricule 455  (civil) ; ou, encore, le vigile Mamadou Boubou Thiam, matricule 1511 (civil)…

Au sujet de la prétendue confusion entre prêt  et subvention, elle ne peut être que dans l’esprit subjectif  de votre rédacteur car, pour notre mouvement, il s’agit, bel et bien, d’une subvention généreuse du chef  de l’État auquel nous sommes très reconnaissants, puisqu’à l’origine du déblocage  du prêt dont nous avons bénéficié, auprès de la Caisse de Dépôt de Développement (CDD), pour matérialiser cette initiative à haute portée sociale qu’apparemment, on cherche à nier, en vue de la détourner de son objectif réel.

Au sujet de la fiche de paye, qui, du reste, n’est jamais établie mensuellement, on s’aperçoit très bien que plus de 32 % sont retenus sur les salaires, par rapport aux montants de la grille officielle fixée dans le contrat de l’État, ce qui confirme, malheureusement, l’existence d’un tâcheronnat. En outre, c’est en toute illégalité que ces fiches ignorent, dans leurs libellés, les primes de panier, les heures supplémentaires, etc., prévues par la Convention Collective de Travail (CCT), pour des travailleurs victimes d’un esclavage moderne, car travaillant plus de quarante heures par semaine.

Au sujet du recrutement de cent-vingt agents, vous mettez, là encore, explicitement la lumière sur la malhonnêteté de vos agissements car ces agents, qui touchent, mensuellement, 52 178 UM, ne peuvent remplacer vingt-et-un superviseurs et contrôleurs, en contrat avec l’État pour un salaire mensuel variant entre et 131 033 UM et 194 573 UM. Si ce n’est pas une escroquerie, on n’en est pas loin.

Pour le reste, devinez, chers lecteurs, ce que fera, des droits de pauvres innocents citoyens, celui qui peut porter de tels coups à l’État. Ensuite, pourquoi faire référence à la tutelle et à la Commission Nationale de Coordination des Institutions Privées (CNCIP), au sujet de ces barèmes de salaires, alors que vous savez, aussi pertinemment que ces institutions, que vous ne vous êtes jamais référés ni soumis à aucune de leurs instructions ni hiérarchie, dans les mesures que vous prenez, unilatéralement, sans l’avis d’aucune Assemblée Générale des actionnaires qui ne s’est, d’ailleurs, jamais réunie durant votre règne ?

Parlant de la loi au sujet de la limite d’âge de soixante ans, son application n’a pas été respectée ni généralisée. Êtes-vous prêts à le vérifier ? C’est dire que cette loi a été bafouée, par son interprétation discriminatoire dont on a fait usage, pour mettre à la retraite certains, pourtant plus jeunes que d’autres encore maintenus… Alors que la loi, dans ces principes, doit être générale, pas discriminatoire et ne peut souffrir d’interprétation, surtout pas subjective, en faveur de certains et au détriment d’autres.

Toujours à propos de l’illégalité des mesures prises en ce domaine, la loi 67.039 du 3 Février 1967, visée dans la lettre de préavis, ne concerne, en rien, la mise à la retraite du personnel de la MSP S.A.  dont la gestion relève, elle, de la loi 2009.025 du 7 Avril 2009 qui stipule l’âge de recrutement, tout en ignorant totalement celui de la retraite car elle a été constituée pour la réinsertion des retraités à l’exercice des activités énumérées. En somme, aucun texte légal n’a pu servi de base à la décision de mise à la retraite qui n’est motivée, apparemment, que pour des motifs de gains (augmentation des dividendes), bafouant la dimension sociale pour laquelle la société a été précisément  fondée.

Au sujet de la gabegie et de la mauvaise gestion de la MSP S.A, veillez noter, entre autres, les faits flagrants suivants : augmentation du salaire mensuel de l’Administrateur Directeur Général de 450.000 UM à 1.050.000 UM, plus carburant et autres avantages ; les salaires mensuels des directeurs, 450.000 UM, augmentés de 60.000 UM de frais de gasoil ; l’augmentation du salaire de son secrétaire (sous-officier) à 260.000 UM, au détriment des salaires d’autres officiers chefs de service plafonnés à 152.000 UM ; les salaires accordés à des individus sans présence établie dans la société, en ce qui concerne le rendement (nous réservons les actes justificatifs de ces affirmations).

A la lecture de notre réponse, on ne peut qu’être édifié sur la gestion bafouée du personnel et des finances de la société. C’est cela même qui a conduit à des mécontentements, au niveau du personnel et des ayants droit à la prestation de recrutement de la MSP S.A. C’est cela même qui pousse la situation vers l’explosion. Et tout cela n’est que l’œuvre d’un seul homme qui s’entête à vouloir faire, de cette société, son bien personnel, utilisable comme bon lui semble et sans se référer à quiconque ; faisant fi des politiques sociales à l’origine de la fondation de celle-ci, destinée à lutter, efficacement, contre la pauvreté, comme l’a si bien voulu le chef de l’État, dans sa vision éclairée de ce glorieux et humanitaire projet.

Au final, on s’achemine tout au contraire de l’esprit de la belle initiative présidentielle, en s’acharnant à affamer, volontairement, cent trente familles, par cette première vague  de retraités qui sera suivie d’autres, encore en instance des réactions provoquées par la première. Nous voilà à espérer le soutien de notre juste cause, par toute volonté inspirée par la moindre morale ou justice divine. Mais, quoiqu’il advienne, soyez certains de notre détermination : « le combat continue jusqu’à satisfaction ».

 

                                                               Le coordinateur des Licenciés de la MSP  S.A.

                                                           Ahmed Dada Mohamed Ghadhi

                                                        Portable : 26 60 13 35 – 36 60 13 35