L’OMPDH interpelle les autorités mauritaniennes sur la condamnation des militants de l’IRA

7 September, 2016 - 17:21

La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT), deux ONG  en partenariat dans le cadre de l’Observateur Mondial pour la Protection des défenseurs de Droits Humains (OMPDH), ont écrit au président Mohamed Ould Abdel Aziz et plusieurs hauts responsables mauritaniens, pour demander la libération de plusieurs militants antiesclavagistes en détention depuis 2 mois.

Ces détenus sont issus de l’Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA).

Ils ont été reconnus  coupables « de provocation à un attroupement armé, violences et voies de fait sur agents de la force publique, appartenance à une organisation non enregistrée…. » et condamnés à des peines de réclusion variant de trois (3) années à 15 ans par une cour criminelle de Nouakchott, dans un arrêt rendu le 18 août dernier.

La FIDH et l’OMCT dénoncent d’abord  « une procédure entachée de plusieurs irrégularités».

Ces ONG  appellent » à l’abandon de toutes les charges contre les militants de l’IRA » et interpellent les autorités de Nouakchott sur «leur droit à la garantie d’un procès équitable, conformément aux engagements régionaux et internationaux de la Mauritanie ».

Par ailleurs, l’Observatoire Mondial pour la Protection des défenseurs de Droits Humains (OMPDH) exige « l’ouverture rapide d’une enquête indépendante, transparente et crédible » sur des allégations de tortures  de la part  des militants de l’IRA au cours de leur procès organisé au mois d’août « afin d’identifier et punir les responsables ».

Suite à une plainte de la défense, la cour criminelle s’est déclarée « incompétente » pour statuer sur ces allégations  en dépit d’un mécanisme interne de lutte  contre ce fléau adoptée par la Mauritanie au début de l’année 2016 et la ratification par la Mauritanie de la Convention Mondiale contre la Torture en 2012.

Les militants de cette ONG antiesclavagiste ont été poursuivis et condamnés suivant  la procédure spéciale  du flagrant délit.

 Au cours des débats du procès, la défense a soutenu qu’aucun des militants  condamnés ne se trouvait sur les lieux d’affrontements  entre forces de l’ordre et squatters,  enregistrés  dans un quartier de Nouakchott le 28 juin dernier.

Ces événements  sont à l’origine de la procédure qui a débouché sur la condamnation des responsables et militants de l’IRA.