Amendements constitutionnels : APP s’oppose au passage en force du gouvernement par le recours au Congrès Parlementaire

24 January, 2017 - 10:21

L’Alliance populaire progressiste (APP)  a exprimé, dans un communiqué  publié il y a quelques jours, son opposition catégorique à  un recours du congrès du parlement pour faire adopter les amendements constitutionnels,  décidés lors du dialogue politique tenu, du 29 septembre au 20 octobre 2016, entre une partie de l’opposition et le pouvoir en place.

 Le parti de Messaoud  Ould  Boulkheir, qui  avait suspendu provisoirement sa partition aux ateliers et  comité de suivi  du dialogue afin de tirer au clair la question du 3e mandat qui polluait les débat au palais des  congrès,  rappelle avec force  que de fortes divergences étaient apparues, d’abord  sur l’opportunité  de tels amendements, ensuite sur  les conditions de leur approbation. Et sur ce dernier point, les participants avaient recommandé  au gouvernement de soumettre ces amendements  au peuple mauritanien pour  approbation,  signale  le communiqué d’APP.

Or, à en croire le porte-parole du gouvernement, celui-ci va convoquer sous peu,  le congrès du Parlement pour justement passer lesdits  amendements. Pour le parti d’Ould Boulkheir, c’est là une décision allant à l’encontre de la  résolution des dialoguistes, un passage en force qui  porte  atteinte à la crédibilité même  de ces amendements

Face au projet du gouvernement, l’APP marque son opposition  et exige  par conséquent  du pouvoir de respecter  les engagements pris  par le président de la République lors de  ses discours inaugural   et de clôture  des travaux du dialogue. Lors de ces deux  occasions solennelles, le  Rais avait rassuré les participants que leurs décisions seront scrupuleusement  respectées  et mises en œuvre par le gouvernement. APP prend donc le président au mot  et  prend à témoin le peuple mauritanien  sur ce qu’elle considère comme une espèce de dérive.

L’APP  invite l’ensemble des participants (opposition et majorité confondues) pour  barrer  le chemin  au projet du gouvernement qui risque fort d’entamer la mise en œuvre des résolutions du dialogue national inclusif passé.

La question que les observateurs se posent est de savoir quelle sera l’attitude des députés  de l’Alliance Populaire progressiste pendant le scrutin.

Signalons que cette sortie d’APP intervient après la décision de FNDU et du RFD, opposition qualifiée de radicale en rupture de ban avec le   président  Messaoud ould  Boulkheir  ont décidé de boycotter activement  le projet gouvernemental.

Les amendements constitutionnels décidés par les dialoguistes portent sur la suppression de la Chambre haute du Parlement (Sénat) que viendront remplacer les conseils régionaux, la  modification des couleurs du drapeau national et  les paroles de l’hymne national  du pays. Des questions qui ne préoccupent point les populations  mauritaniennes  frappées de plein fouet par l’augmentation sans arrêt des prix des produits vitaux, tempêtent  le forum et le RFD.  Un avis partagé également  par l’APP.

Même si le communiqué ne le mentionne pas, le parti  d’Ould Boulkheir avait soutenu la tenue  d’un dialogue politique inclusif, non pas pour  défendre la modification de l’article  26 de la Constitution  fixant  l’âge des candidats  à la présidentielle (40 – 75 ans), comme l’a insinué le pouvoir, mais  pour sortir le pays de la tension politique qui  le mine depuis des années  et  affecte  les relations entre le pouvoir et son opposition dite radicale. Pour cette raison, le président d’APP a  soutenu le projet d’Ould Abdel Aziz auprès du directoire du FNDU et du RFD, mais en vain. La participation des ces derniers  auprès d’APP aurait permis de peser plus sur les choix et décisions des dialoguistes,  regrettent  certains responsables d’APP.