Faits divers… Faits divers… Faits divers…

26 January, 2017 - 00:16

Un pré-adolescent poignarde et tue un collègue d’école

Ignorée chez nous jusqu'à une date récente, la délinquance juvénile est malheureusement devenue une réalité concrète. Cela semble surtout dû à ce que trop de parents délaissent le contrôle de l’éducation de leurs enfants, au profit des enfièvrements quotidiens de ce bas-monde. Les chaînes de télévision qui émettent, à tout bout de champ, des séries et films où la violence est de mise ont, elles aussi, leur rôle dans ce néfaste phénomène.

Samedi 21 Janvier, vers huit heures trente, les élèves de l’école privée Taghwa du quartier Carrefour sont déjà tous en classe, à part un petit groupe qui discute, assis devant l’établissement. Une Toyota Avensis aux verres fumés s’arrête. Un préadolescent en descend et interpelle un autre qui s’apprêtait à rejoindre sa classe. « Youssouf, je veux te parler, seul à seul ! » et voilà les deux jeunots en route vers une ruelle désertée, suivis par la Toyota Avensis. Une fois loin des regards, le chauffeur du véhicule descend à son tour et se saisit, par derrière, de Youssouf. Il le maintient fermement, tandis que l’autre garçon sort un couteau et en assène plusieurs coups au ventre de son camarade qui s’affaisse, en sang. Les assaillants remontent précipitamment en voiture et démarrent en trombe. Youssouf parvient à se traîner jusqu’une boutique voisine. Avant de perdre conscience, il communique le nom de celui qui l’a poignardé au boutiquier qui le note aussitôt… Evacué d’urgence à l’hôpital de l’Amitié, il meurt en cours de route. La victime s’appelle Youssouf ould Brahim ould Limam. Elève en quatrième année, il était âgé de quatorze ans. Son meurtrier s’appelle Ahmed Salem ould Abdallahi et n’est âgé, lui, que d’à peine treize ans.

Selon des témoins, il s’agirait d’une vendetta. Il y a peu, Ahmed Salem s’était retrouvé à l’hôpital, suite à une raclée que Youssouf lui aurait infligée. L’affaire s’était apparemment conclue par un arrangement entre les familles. Las ! Youssouf ruminait sa défaite et ne songeait qu’à se venger.Très attristé par le drame, le frère du meurtrier s’est rendu auprès de la famille du défunt pour présenter ses condoléances. Il a failli se faire lyncher et n’a été sauvé qu’in extremis, grâce à l’intervention de tiers, venus également soutenir les parents de Youssouf.

 

La délinquance des mineurs en hausse

Ce n’est pas un cas exceptionnel. La délinquance des mineurs prend malheureusement de l’ampleur. Naguère très limités, les rares délits de mineurs se soldaient par une garde-à-vue juste suffisante pour les intimider, avant de les relâcher. C’est au milieu des années 2000 que la donne a complètement changé. Impact de la mondialisation et des nouvelles technologies de communication ? Toujours est-il que les mineurs commencent alors à entrer dans les cercles de la criminalité. Aussi les pouvoirs publics ont-ils décidé d’ouvrir un centre carcéral de rééducation des détenus en bas âge. Un peu plus tard, on met en place la brigade spéciale chargé des mineurs en conflit avec la loi. Au cours de ses deux premières semaines d’existence, elle n’enregistra, cependant, aucune garde à vue et le bagne des mineurs n’eut guère de pensionnaires, durant ses premières années. Mais les choses se sont très vite, beaucoup trop vite, dégradées.

Aujourd’hui, le taux de criminalité et de délinquance de ces jeunes a atteint un tel degré, à Nouakchott, qu’il a fallu fonder une brigade de mineurs en chaque wilaya de la ville. Chacune reçoit, quotidiennement, des dizaines de clients à garder à vue et en envoie son lot au Parquet local. Une source bien informée affirme que la toute nouvelle brigade des mineurs de la wilaya-Sud de Nouakchott a déféré, au cours de ce mois, plus de trente jeunes garçons et filles accusés de divers délits.Plus grave : au mois de Décembre 2015, un tiers des pensionnaires de la prison centrale avait moins de dix-huit ans et le quart d’entre eux moins de quinze. La plupart y était en attente de jugement, depuis plusieurs mois ; certains depuis plus d’un an.

 

La SDF de Ten Soueïlim disparaît

Nous avons, à plusieurs reprises, évoqué, dans ces colonnes, le cas d’une mystérieuse femme qui avoisine la quarantaine, vivant en plein air, avec son enfant de trois ans, quelque temps qu’il fasse. On ne l’a jamais vue manger ni boire, ni parler à quiconque. Elle vécut une année au quartier virage Ould Greïmich, avant de déménager un peu plus à l’Est et rester, une année encore, aux environs du restaurant El Arabi. Puis elle s’est installée dans une autre ruelle du même quartier. Beaucoup de rumeurs ont circulé à son sujet et ont singulièrement enflé, ces derniers temps.

Car voici maintenant de trois mois qu’on ne la voit plus dans toute la zone. Cette dame n’a de bagages, qu’un panier contenant des habits pour son enfant et n’a jamais accepté quoi que ce soit de quinconque. Les voisins lui ont tout proposé mais elle a toujours fermement décliné leurs offres. Elle a disparu sans que son mystère ne soit éclairci.

Mosy