Intimidation des journalistes

26 August, 2017 - 15:12

Les autorités mauritaniennes ont procédé vendredi (25 août) à l’arrestation de quatre journalistes, notamment Moussa Ould Samba Sy, Jedna Deida, Rela Bâ et son collègue de Cridem, Babacar Ndiaye pour les soumettre à des questions au niveau de la police chargée des crimes économiques. Le directeur de publication du Calame, Ahmed Ould Cheikh en voyage était aussi recherché. Selon les journalistes qui ont été relaxés dans la journée, la police voulait savoir quels rapports leurs organes de presse respectifs entretiennent avec l’homme d’affaires en exil, Mohamed Ould Bouamatou. Histoire  d’étoffer les éléments constitutifs (visiblement encore très maigres) du dossier judiciaire que les autorités préparent à l’encontre du sénateur Mohamed Ould Gadda. En réaction à ces interpellations arbitraires, les journalistes mauritaniens organisés dans plusieurs syndicats ont fortement condamné les pratiques révolues visant à intimider les journalistes pour les faire taire auxquelles fait recours un pouvoir qui ne semble pas encore bien compris la double déroute du rejet des amendements constitutionnels le 17 mars par le Sénat et la réticence des citoyens à aller voter massivement au cours de la consultation référendaire du 5 août dernier. Dans un communiqué distribué à la presse, les journalistes condamnent l’intervention flagrante dans la gestion des affaires internes de leurs institutions et la restriction qui va crescendo des libertés fondamentales. Le communiqué ajoute que les autorités ont procédé au démantèlement de l’institution et contribué à la décrédibiliser à travers son instrumentalisation et l’assèchement de son financement. Et comme si cela ne suffisait pas, elles essaient aujourd’hui de lui porter un coup de grâce à travers la peur  et l’intimidation des rares établissements de ce quatrième pouvoir qui refusent encore de faire garde à vous et de plier l’échine face aux militaires qui prennent en otage le pays depuis plus de quarante ans. Toutes choses complètement contraires avec les prétentions chaque fois réitérées de ce pouvoir qui déclare à chaque occasion qu’il défend les principes de la démocratie dans le pays.