Quoi après le référendum ?

6 September, 2017 - 16:04

Un mois après la consultation référendaire, qui a fait passer les amendements constitutionnels avec 53% des voix, rien de sérieux ne s’est véritablement encore passé. Si une commission controversée chargée de repenser les termes de l’hymne national a été constituée par décret présidentiel, le processus du changement du drapeau n’a pas encore été engagé. C’est quand même un marché juteux. A qui sera-t-il adjugé ?  Nous savons maintenant que le Sénat n’existe plus. Des rumeurs persistantes rapportent que pour bien convaincre les sénateurs qu’ils n’existent plus, Ould Abdel Aziz compte ‘’égaler avec la terre’’ leur hémicycle pour en faire ensuite un parc ou en tout cas un édifice qui n’aurait rien à voir ni avec la législation ni avec la politique. Mais que sont devenus le reste des 57 points issus du dialogue politique entre la majorité et une partie de l’opposition ? Le comité de suivi de ces résolutions doit au peuple mauritanien de lui expliquer quand et comment ces autres décisions seront mises en œuvre. En attendant, certains se demandent pourquoi les visites présidentielles n’ont pas continué dans les départements de Nouakchott. Pourquoi seulement Riyad, El Mina et Sebkha ? Et quelles étaient leurs véritables motivations ? Pourquoi les services de renseignements de l’intérieur et de Nouakchott n’ont pas comme ce qui se fait habituellement dans des pouvoirs comme celui d’Ould Abdel Aziz tripatouiller les bulletins de renseignements relatifs aux dernières élections qui font ressortir un grand mécontentement même au sein des bureaux de l’armée. Selon certaines indiscrétions, les militaires, les gendarmes et les gardes ont enregistré les votes les plus négatifs envers les amendements constitutionnels. Jusqu’où ira cette chasse aux sorcières qui a jusque là mis au banc des accusés des journalistes (seulement francophones), des sénateurs (parmi les plus opposés aux amendements) et deux des plus virulents syndicalistes du pays ? Il est à ce sujet étonnant que le professeur, sénateur de Bassiknou, Cheikh Ould Hanene (frère du chef d’état major adjoint) et Ould Mohamed Znagui, sénateur d'Akjoujt  (frère de l'ancien chef d’état major général adjoint des armées) n’aient pas fait partie du premier groupe des interpellés ? Même s’il est vrai comme le dit l’adage populaire que ‘’celui dont les frères sont dans le ‘’Ghazzi’’ (rezzou) ne peut pas être frappé dans le campement’’.