Larmes en vert, jaune et ….rouge

14 December, 2017 - 00:42

Ne pleure pas  COUMBA! Ne pleure pas !

Ça n’en vaut pas la peine ! Tu le sais bien.

Tes larmes vertes n’ont  pas fait revenir le père de DADO,

Elles n’ont fait que gangrener la  plaie et raviver  le chagrin.

 

Lui qui défendit avec amour et bravoure la mère patrie,

N’aura  pas  droit à une  sépulture  digne de son rang,

Trahi  la nuit du 28 par les siens, ses frères d’armes.

Sèche tes larmes, car justice n’est pas de ce monde. 

Une loi d’amnistie  est-ce égale à une loi d’amnésie ?

 

Eux, sont obnubilés par l’argent  pour ton  deuil sans fin ;

Toi, tu penses au pardon que tu rumines en silence

En échange de la reconnaissance de la vérité des faits.

Ton HAMADY GUIDO ne reviendra pas pour autant, ni ses ossements,

Mais dis à DADO BAAYO qu’elle devrait être fière de son père martyr,

Chevalier blanc  drapé de vert et de jaune or

Qui, jadis repoussa  au loin l’ennemi venu du nord.

 

Ne pleure pas COUMBA ! Ne pleure pas !

Sèche tes larmes jaunes ! Voyons !

Il n’est plus de ce bas monde, mais d’une demeure éternelle,

Promise aux âmes agréées et  satisfaites du Seigneur,

De laquelle il les voit, eux, se prosterner devant leurs  vaines idoles

Nourrir d’amers regrets qu’ils ne peuvent révéler au grand jour

Se terrer le jour comme des rats et cancrelats  d’égouts

Se confondre  de nuit avec la racaille  mangeant aux râteliers

Destinés aux chiens et aux chats erratiques et craintifs

Se refugier dans les entrailles lugubres de la félonie

 

Ne pleure pas COUMBA! Ne pleure pas ! Reste forte !

Tu serais tentée,  bien sûr, de verser encore des larmes  rouges, 

Les 28 Novembre à venir, dans un mouchoir à ourlets écarlates. 

N’en fais rien et prépare toi à célébrer les 28 ans de  DADO,        

Sourde à l’appel du nouvel hymne national sorti des voix

Des muses  mauritaniennes   insensibles à tes complaintes.

                                                

Tu es une veuve qui n’est pas seule, ne reste pas casanière.

Tu es un fleuve qui n’est pas veule, ne sois pas rancunière.

Attends la pluie et tu pourras faire ta crue et tes rivières,

Une nouvelle mue, une nouvelle bise sur tes joues dunaires.

                                     

                          DIENG YERO,  Nouakchott le 19 JUIN 2017.