Ensemble, avec le G5 Sahel, pour une jeunesse prospère !

1 March, 2018 - 02:29

Notre culture, de par sa richesse et sa diversité, a été toujours le ciment de  l’unité de nos peuples et le facteur de son rayonnement extérieur. Il nous incombe de la préserver et d’en faire un moyen efficace de développement et d’affirmation d’identité, en général, et, plus précisément, au niveau de nos  jeunes, face à l’émergence de mouvements terroristes qui sont capables, en absence d’un effort national préventif, de provoquer une déchirure de notre tissu social et porter atteinte à notre jeunesse innocente qui représente, environ, 75% de notre population.

Il nous semble aussi impératif de composer avec les axes positifs de la mondialisation, tout en profitant pleinement à donner et recevoir, en préservant nos identités culturelles et nos spécificités. Nos pays sont victimes des tendances de commercialisation de nos jeunes et la disparation de leurs repères,  surtout dans les pays africains les moins avancés.

Cette situation nous interpelle tous. Il importe donc de mettre en place une réforme de nos systèmes éducatifs, de manière à éliminer les écarts entre les jeunes des pays du G5 Sahel. Force est de constater  que les jeunes ont changé. Les programmes éducatifs et les écoles doivent aussi changer et répondre aux changements et mutations liées aux évolutions scientifiques et technologiques, qui demandent un apport culturel, mettant en exergue les mouvements migratoires. Les programmes scolaires doivent répondre, de façon positive, à une politique éducative pluriculturelle (éducation, tradition, religion, droit de l’homme, démocratie, communication).

 

Accepter la diversité

Cette action doit reposer sur l’acception de la diversité culturelle, tant au niveau national  que régional, dans l’esprit des diverses conventions internationales (ONU, Union Africaine, Ligue Arabe, Union européenne, Unesco, Isesco…), pour promouvoir une culture de la paix, dans le respect de l’Autre. Une culture ouverte qui s’inspire d’un dialogue socio- civilisationnel.

La concrétisation des perspectives des jeunes du Sahel et l’inclusion des populations dans la croissance économique dépendront, naturellement, de l’impact  des politiques des pays africains et de l’engagement constructif de la jeunesse, en tant que levier du changement qualitatif, basé sur la contribution et l’engagement des générations montantes. Ainsi la promotion et la participation au développement doivent être les piliers de l’engagement des gouvernements des pays G5. Cette nouvelle orientation vise à responsabiliser nos jeunes afin d’apporter une réponse globale et intégrée aux problèmes structurels.

Elle doit œuvrer à la propagation des enseignements de tolérance qui incitent à la modération, à la retenue  bannissant  ainsi la violence et l’extrémisme ; véhiculer le respect des libertés individuelles et collectives ; consolider la liberté d’expression et exhorter tous nos jeunes à adhérer à cette œuvre qui privilégie le principe du  vivre ensemble. Ce qui nous incite, tous, de tout bord qu’on soit, à prendre ces phénomènes très au sérieux et les traiter  avec prudence.

En réponse au constat de la situation catastrophique,  les présidents et frères des pays du Sahel ont décidé, avec courage, de fonder une Organisation  régionale et internationale, le G5 Sahel, pour  relever ces défis. Nous saluons, ici la sagesse et la pensée éclairée de nos pères Présidents  du G5, pour la  réussite éclatante de notre G5 Sahel qui a surpris les grandes puissances mondiales.

Pour cela et suite au brillant discours de notre Président, Son Excellence monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, lors de la réunion G5 Sahel-Union européenne à Bruxelles,  où il a rappelé qu’une politique qui ne s’inspire pas des réalités du terrain ne peut donner que des résultats négatifs. Les gouvernements du G5 Sahel sont donc interpellés à élaborer une stratégie d’encadrement, d’insertion et d’orientation de notre jeunesse, pour accompagner la vulgarisation de leur excellente stratégie sécuritaire intégrée G5 de lutte contre ces néfastes fléaux.

Cette stratégie doit impliquer la fondation, auprès du SG du G5 Sahel, d’une structure chargée de la promotion et l’insertion de la Jeunesse dans la vie active. La mission de cette structure  s’articulera  autour des grands axes suivants : se réconcilier avec soi-même, en rehaussant les échanges culturels et impliquant les érudits, les imams des mosquées et les trésors humains des pays G5 Sahel ; s’approprier le dialogue et l’adhésion à lutter contre les fléaux néfastes qui menacent les pays du Sahel, à travers  l’implication des jeunes dans les processus démocratiques (les partis politique, les postes électifs…) ; œuvrer, en coordination avec les secteurs concernés, à cadrer  l’offre de formation aux besoins du marché de l’emploi national et régional ; intensifier les politiques de lutte contre la pauvreté, le chômage et porter une attention particulière aux jeunes les plus démunis ; répondre aux priorités des jeunes, notamment la promotion de leurs projets et de leurs talents, les activités socio- éducatives, le développement de la vie associative et la construction d’infrastructures ; pérenniser, financer et encadrer les métiers traditionnels qui étaient, en d’autres temps, le pain quotidien de nos populations (cultures agricoles, pêche, élevage, industrie traditionnelle,..).

 

 

Nécessaire justice sociale

Cette structure doit refléter  les préoccupations de la jeunesse  de chaque pays du Sahel, à savoir : favoriser  la fondation d’entreprises, par la mise en place d’un fonds jeunesse G5 Sahel à vocation technologique et industrielle, dédié au financement des projets « petites et moyennes entreprises » ;  au profit des jeunes universitaires porteurs de projets et les jeunes opérants dans le secteur informel, en favorisant la composante « jeunes filles » ; offrir un appui technique, financier et humain, pour favoriser l’accueil et l’accompagnement des initiatives génératrices de revenus des  jeunes ruraux, en favorisant  les jeune filles rurales ; développer la culture de l’innovation, avec un pôle de recherches scientifiques dédié à la jeunesse des pays G5 Sahel ; mettre en place un partenariat entre les ministères chargés de la jeunesse, de l’enseignement  et de la culture, visant à appuyer des projets de recherches innovantes ; accompagner les parcours enseignés et le suivi de carrière, pour une éventuelle intégration des « jeunes talents » au niveau des organisations régionales et internationales ; favoriser le développement de réseaux des jeunes académiciens, inscrits dans des universités ou autres structures scientifiques et technologiques des pays du G5 Sahel ; réorienter les jeunes vers les défis environnementaux, l’économie verte et les faire profiter des opportunités mondiales dans cette vision novatrice ; encourager la mise en place d’un réseau de volontariat des jeunes du G5, au profit des organisations et programmes bilatéraux, régionaux et internationaux ; favoriser les échanges  de bonnes pratiques, au sein de la jeunesse du Sahel, entre les universités, les centres de formation professionnelles, le patronat ; mettre en place un réseau d’échanges de jeunes et l’amener à vulgariser  nos stratégies intégrées, en termes de sécurité et de résolution des conflits, à travers le dialogue.     

Pour pallier à la difficile situation actuelle, la justice sociale, entre les différentes composantes de nos jeunes, doit constituer un des piliers essentiels où appuyer tous nos  pays.  Nous sollicitons, aujourd’hui, la mise  en place de politiques au profit de la  lutte contre la pauvreté et l’ignorance et promouvoir l’égalité des chances entre tous nos citoyens. Les défis de l’heure, surtout l’ouverture des réseaux sociaux non sécurisés, imposent, à nos peuples, la prudence et la vigilance à sauvegarder les intérêts suprêmes de nos nations.

La fondation de cette structure « G5 prospérité Jeunesse Sahel », engagera notre jeunesse à lutter contre le terrorisme, la drogue et le crime organisé, phénomènes internationaux. Ces trafics en tout genre se propagent à grande vitesse et franchissent les frontières, sans s’annoncer, pour porter de grands préjudices  à nos pays et, particulièrement, à la fragile frange des jeunes. En conclusion, notre jeunesse doit assumer pleinement cette phase et s’engager pour sa concrétisation. Parce que c’est à partir de leur implication positive, dans cette approche, que toutes les couches sociales atteindront au bien-être.  Comme disait un des sages africains : « un peuple qui n’a pas faim ne pourra jamais périr ».

Ahmedou Sidina Bock

Diplômé  d’Etudes supérieures en politiques linguistiques

et technologies éducatives, Le Mans (France)