Exploit historique : les Mourabitounes valident leur ticket à la CAN 2019 !

30 November, 2018 - 00:39

En disposant à domicile, dimanche 18 Novembre, du Botswana, la Mauritanie a composté la première qualification de son histoire pour la CAN. Historique ! Mais que ce fut dur ! Les Mourabitounes ont beaucoup souffert, ils ne s’attendaient certainement pas à vivre un tel scénario, face un adversaire déjà éliminé et qui n’avait, jusqu’à présent, inscrit le moindre but, depuis le début des éliminatoires. Les Zèbres ont mis fin à cette statistique, dès la 4èmeminute de jeu, par Kobe qui profitaient d’un cafouillage dans la surface, après un coup franc, pour battre, de près, le gardien Diallo. Dans un stade Cheikha Boidiya plein à craquer, les Mourabitounes  égalisent  à la 20èmeminute, par Diakité, mais attendront  la fin de la rencontre, pour faire la différence.

Dernier du groupe I de ces éliminatoires et déjà hors course, le Botswana a donc opposé une forte résistance aux Mourabitounes, leur compliquant la tâche tout au long de la partie. Dominateurs dans le jeu, la possession, et les occasions, ils butaient sur une teigneuse équipe qui ne lâchait rien. Mais eux non plus et, survoltés et galvanisés par un public des grands jours, les coéquipiers de Moustapha Diaw ont su renverser la tendance, au grand bonheur des millions de mauritaniens qui attendaient ce moment depuis si longtemps.

La délivrance est intervenue à la 84’, par Diakité, déjà auteur du premier but et désormais héros au pays. Toute la Nation pouvait exulter avec son équipe qui ne lâchera plus son avantage jusqu’au coup de sifflet final. Voilà la Mauritanie sera au grand rendez-vous continental 2019. « Quelle fierté, quel bonheur, quelle joie ! Le moment que nous sommes en train de vivre est indescriptible. Félicitations aux joueurs et au staff, bien sûr, pour cet exploit historique, mais, aussi, au peuple mauritanien qui a longtemps attendu ce moment », s’extasie le président de la FFRIM, Ahmed ould Yahya. Et l’explosion de joie, dans tous les quartiers de Nouakchott et du reste du pays, fut bien à la mesure de cette longue attente : immense, l’allégresse des Mauritaniens ! Joueurs et public n’ont pu retenir leurs larmes. Il le fallait bien.

Avec ce succès, la Mauritanie compte désormais, à une journée du terme des qualifications, cinq  points d’avance sur le Burkina Faso, troisième, qu’elle doit encore affronter et qui ne peut donc plus la rejoindre.

 

Martins partagé entre envie de prolongation et de départ

Le président de la FFRIM, Ahmed Ould Yahya, et le sélectionneur national, Corentin Martins, ont entamé des négociations, au lendemain même de la qualification des Mourabitounes. Objectif affiché : reconduire le contrat du français qui expire en Décembre prochain. « Elargies au ministère de la Jeunesse et des Sports, les discussions se poursuivront dans une dizaine de jours », a fait savoir  Martins. Ces négociations se focaliseront surtout sur l’aspect financier, notamment la revalorisation salariale et, sans doute, la durée du contrat qui ne devrait pas excéder  une année.

Corentin Martins a exprimé, le mardi 20 Novembre 2018, son envie de poursuivre l’aventure entamée il y a quatre ans, même s’il n’exclut pas la probabilité d’un départ, en cas d’offre plus excitante. « J’ai envie de continuer […] avec un groupe jeune qui a un bel avenir. Je ne suis pas de ceux qui regardent si la pelouse du voisin est verte ».

Pour l’heureux sélectionneur,  la qualification des Mourabitounes constitue une« victoire de tout un peuple », saluant le travail de la fédération et du manager des équipes nationales, Cheikhany ould Maouloud, dans l’organisation. « Tous ensemble, nous sommes heureux. C’est un sentiment de fierté qui nous anime. Les joueurs m’ont suivi mais le sélectionneur n’est qu’un guide. Ce sont eux qui ont rendu heureux tout un peuple communiant avec eux. C’est extraordinaire ! Nous avons réalisé quelque chose de grand avec la Mauritanie. J’ai rempli pleinement mon contrat. Je remercie la FFRIM et son président qui m’ont tendu la main ».

Abordant  les deux objectifs qu’il s’était fixés,  dès l’entame de sa carrière d’entraîneur en Mauritanie, en 2014, à savoir : mener les Mourabitounes au CHAN 2018 et à la CAN 2017 ; Corentin Martins s’est félicité d’avoir atteint le premier et a justifié la ratée du second, par le fait que le chemin des Mourabitounes avait croisé celui du Cameroun, le vainqueur de l’édition. «Dans une poule nous opposant au Cameroun, à l’Afrique du Sud et à la Gambie, sortir second, devant l’Afrique

du Sud et la Gambie et juste derrière le Cameroun qui deviendra champion de l’édition, prouvait le potentiel à développer et que la prochaine CAN serait la bonne. Je suis parvenu à en convaincre le président de la fédération qui m’a renouvelé sa confiance et je l’en remercie. Finalement, on ne s’était pas trompé ».

En cas de prolongation, Martins ne compte pas bouleverser son groupe,  même s’il ciblera quelques nouveaux joueurs. Il avance les noms de Bingourou Kamara (gardien/RC Strasbourg), des attaquants  Aboubacar Kamara (Fulham FC) et Mounir Chouiar (RC Lens/Ligue 2 France). « Je vais leur demander s’ils ont envie et le cœur de défendre les couleurs mauritaniennes mais.je ne vais pas leur mettre un pistolet sur la tempe. S’ils n’ont pas envie, ce n’est pas la peine». Et de poursuivre : «Je ne peux pas les forcer, c’est à eux devoir s’ils veulent défendre les couleurs de la Mauritanie ; sinon, je me contenterais de mon groupe qui s’est qualifié », ajoutant qu’il ne fera  pas appel, de toutes les façons, à plus de trois nouveaux joueurs, pour ne pas bouleverser son effectif. «Il y a un groupe qui m’a fait confiance ; je travaille avec lui depuis quatre ans et je ne veux pas le décevoir ». Martins exclut tout retour de Dominique Da Sylva en sélection : « Je ne vais pas trahir la confiance de mes attaquants. Ils me donnent entière satisfaction et j’ai vu peu de vidéos de Da Sylva».

Quant au sélectionneur adjoint, Sall Moustapha, il a exprimé son immense fierté d’avoir participé à cette qualification historique. Il y a associé tous les sportifs, en vie et disparus, « c’est le fruit d’un travail collégial ». Et de louer les actions entreprises par la FFRIM, l’accompagnement étatique et la participation du public. « Notre marge de progression est exceptionnelle», a-t-il fait remarquer.

 

THIAM Mamadou