Faits divers… Faits divers… Faits divers…

21 February, 2019 - 00:48

Nouveau meurtre à Nouakchott-Nord

Jeudi 14 Février, Mouhamedou ould Berrou, le responsable du bureau Gaza transfert d’argent à Sebkha, n’est pas monté à son poste. Ses employeurs ne parviennent pas à le joindre au téléphone. Aussi décident-ils d’appeler la police pour ouvrir ledit bureau. Les agents du commissariat de police El Mina1 sont ainsi amenés à constater la disparition, des caisses de l’agence, d’un million cinq cent mille anciennes ouguiyas. Une enquête est ouverte.

Le lendemain, on découvre un cadavre à moitié calciné, dans un coin isolé du dangereux quartier de Dar Naïm. La victime, un jeune homme de teint clair, paraît porter plusieurs blessures au couteau. Le substitut du procureur de la République, au niveau de la wilaya Nouakchott-Nord, en dresse le constat, sur place, avec les autorités locales. Puis les services de  la protection civile évacuent le cadavre à l’hôpital Cheikh Zayed, pour autopsie plus détaillée. L’analyse des empreintes digitales va permettre d’identifier l’inconnu. Il s’agit du jeune homme disparu depuis deux jours, Mouhamedou ould Berrou. On en déduit qu’un ou plusieurs criminels ont tué et tenté de brûler le caissier de l’agence, avant de s’en emparer des clefs et la dévaliser sans problèmes. Epaulés par des hommes de la BRB, les enquêteurs du commissariat de police El Mina  sont à pied d’œuvre. Aux dernières nouvelles, ils n’ont, à ce jour, aucun indice concret ni piste à suivre.

 

Fausse alerte à Arafat 2

Le lycée Arafat 2 se trouve en bordure de l’axe communément appelé Souk Mecca joignant l’ancienne centrale électrique au quartier El Vellouja. Il y a quelques jours, vers onze heures du matin, alors que les élèves sont en plein cours, un professeur remarque un homme portant un sac,  escaladant le mur de l’établissement, avant de s’enfermer dans une des toilettes destinées aux élèves, au coin Sud-est du lycée. Le professeur informe aussitôt l’administration du lycée. Un directeur des études et un surveillant appellent le gardien et tous trois se dirigent vers les toilettes. Après un quart d’heure d’attente, sans que l’intrus ne ressorte, ils lui en intiment l’ordre. L’homme au sac obtempère et le voilà vite maîtrisé. Son trouble apparent et sa frayeur portent à croire qu’il cachait quelque chose. On lui demande d’ouvrir son sac, il refuse. Une foule d’élèves curieux se forme, avec leurs professeurs. Dans ce climat de panique, certains élèves s’enfuient hors de l’établissement. Toutes sortes de rumeurs enflent et la circulation est bloquée devant le lycée. On évoque un dealer distributeur de drogue. D’autres affirment, aux passants, qu’une bande de malfaiteurs, armés de machettes, a attaqué l’établissement. D’autres encore évoquent une bagarre entre des élèves. L’administration du lycée a cependant fait appel à la police et s’emploie à ramener tout le monde en classe, après avoir isolé le suspect.

Une heure plus tard, voici qu’arrive une voiture du commissariat d’Arafat 2. Les policiers fouillent le sac de l’intrus et y constate la présence de bouteilles contenant un liquide, avant d’embarquer le suspect au commissariat. Une très grande foule de curieux reste dans l’enceinte de l’établissement. Informés par des sites d’information qui ont relayé les rumeurs ; des dizaines de parents d’élèves viennent récupérer leur progéniture. L’administration a beau tenter de les convaincre qu’il n’y a aucun danger, rien n’y fait… Dommage car, au commissariat, l’audition du suspect permet d’apprendre qu’il s’agissait, tout simplement, d’un vendeur ambulant de parfums et autres produits de toilettes, fuyant les collecteurs d’impôts de la mairie !

 

Une brave fille fait fuir un malfaiteur

Voici, au quartier jouxtant le fameux complexe commercial Moujama El Beit, une petite villa, sise en une sombre ruelle. A l’heure de la prière d’Al Icha, il n’y a que la mère de famille, dans la cuisine, et sa fille, dans une chambre à l’écart. Soudain, un homme de teint foncé, portant cagoule et armé d’une machette, fait irruption dans la maison. « Chut, sinon tu meurs ! » menace-t-il la maman qui se glace de peur, et ordonne, la tenant au collet, « Viens par ici ! ». Mais voilà que la fille, alors en train de découper des légumes, a entendu le bruit et accourt, furieuse, couteau à la main. « Bandit, imbécile ! », s’égosille-t-elle, brandissant son arme improvisée. Impressionné par tant de hardiesse, le malfaiteur apeuré s’enfuit aussitôt et disparait dans les rues sombres du quartier.

Mosy

 

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Caravane pour la protection des enfants en situation de mobilité : « Aller chercher les cibles là où elle se trouvent »

Après Nouadhibou en Novembre dernier, la caravane de sensibilisation pour la protection «des enfants migrants contre l’exploitation et la traite» a séjourné, du 12 au 16 février à Rosso, capitale du Trarza, au bord du fleuve Sénégal, situé à 200 kilomètres de Nouakchott. Cette caravane est une des activités du projet AFIA « pour la protection des enfants en mobilité » financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par Save the Children en collaboration avec le ministère mauritanien des affaires sociales de l’enfance et de la famille (MASEF).

Pendant les quatre jours de présence de la caravane dans la Capitale du Trarza, une intense sensibilisation de proximité a été menée par une équipe de l’APIF (association pour la promotion des initiatives féminines), partenaire de Save the Children. Une vingtaine de jeunes, dirigée par Diop Djibril Amadou (Atoumani Diop), consultant en développement communautaire, a sillonné garages mécaniques, mahadras, marchés, ménages…à  Rosso pour échanger avec les populations sur la vulnérabilité et la nécessité de protéger les enfants en situation de mobilité. « Notre approche est d’aller chercher les gens-là ou ils se trouvent pour les interpeller sur le sort de ces enfants confiés, enfants de la rue, enfants migrants…» explique Monsieur Diop.

Rosso, comme   plusieurs villes mauritaniennes, connait le phénomène des enfants talibés mendiants. « Nous avons rencontré ces talibés à qui est imposé le versement d’une sommes d’argent quotidiennement… » dit Diop Djibril. Autres enfants en mobilité rencontrés par l’équipe de APIF : les filles domestiques, les travailleurs agricoles venant du Mali, des petits apprentis mécaniciens…

Les conditions de vies difficiles de ces enfants relèvent presque de la normalité ambiante. L’enfant mécanicien apprend seulement un métier, le petit talibé apprend seulement le Coran…l’équipe d’APIF fait-elle face à l’incompréhension des populations ? « Nos équipes ont été formées pour faire face à ce genre de situations, elles ont de outils pour convaincre » explique Diop. A Médine, quartier de Rosso, un maitre coranique a lancé aux sensibilisateurs : « vous venez seulement prendre des photos et faire des promesses sans lendemain. » Les membres de l’équipe, après explications, sont arrivés à capter l’attention du marabout.

 A Rosso, pendant la journée récréative organisée à l’école Mairie, lors du  concert qui a enregistré plus de 3000 personnes, l’équipe d’APIF a fait passer les messages contre l’exploitation des enfants et la nécessité de les protéger.

Avant Rosso, dans la première étape de la Caravane à Nouadhibou en novembre, « plus de 7000 personnes ont été touchées par les sensibilisations de proximité et de masse dans les quartiers populaires de cette ville. »